Selon une étude menée par la Baptist University de Hong-Kong, la e-cigarette serait un million de fois plus nocive que l’air de Hong-Kong. Le professeur grec Konstantinos Farsalinos monte au créneau, une fois de plus.

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Cette étude, commandée par le Hong Kong Council on Smoking and Health et rapportée par le South China Morning Post, a analysé 13 cigarettes électroniques et a conclu que le niveau des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), un sous-produit du pétrole cancérigène, variait de 2,9 à 504,5 nanogrammes par millilitre.

Les polybromodiphényléthers (PBDE), produits chimiques bromés utilisés pour ignifuger les matières plastiques et les textiles, ont aussi été détectés dans une plage de 1,7 à 1 490 nanogrammes par millilitre dans les 13 marques de cigarettes électroniques. Dans le cas des deux échantillons de cigarettes conventionnelles utilisées dans l’étude, ceux-ci variait de 5,6 à 6,3 nanogrammes par millilitre.

Farsalinos dénonce en bloc résultats et interprétations

Konstantinos Farsalinos, auteur à ce jour du plus grand nombre d’études sur la cigarette électronique.

Sur son blog, le cardiologiste Konstantinos Farsalinos a balayé cette étude d’un revers de la main. « Je suis quasiment sûr qu’ils ont fait une erreur. L’étude n’est pas publiée, on ne connait pas la méthodologie, ni aucun détail. Pour moi, c’est une simple affaire de buzz » a-t-il déclaré.

Farsalinos commence par s’étonner de la présence de HAP, « une classe de polluants créés principalement de la combustion incomplète de divers matériaux organiques y compris le tabac. Nous savons tous qu’il n’y a pas de combustion complète ou incomplète de toute matière dans les e-cigarettes, donc je doute vraiment de savoir si leurs conclusions sont valables. »

Le scientifique grec pointe aussi du doigt l’interprétation des résultats. « L’exposition quotidienne à l’air de Hong-Kong se traduirait par des niveaux de HAP de 960 ng par millilitre. Les niveaux d’exposition de liquides des cigarettes électroniques (tel que testé par l’université de Hong Kong et en supposant qu’ils sont corrects) vont de 2 à 1 500 ng. On a donc des résultats de 99% inférieurs à 50% supérieurs par rapport à une exposition à l’air extérieur. Ainsi, dire que les “niveaux sont un million de fois plus élevés est un complètement faux.” »

Les rapporteurs de cette « étude » doivent immédiatement présenter leurs excuses -K. Farsalinos

Farsalinos conclue de façon lapidaire : « Il n’y a que deux possibilités : soit les scientifiques n’ont aucune idée de ce dont ils parlent, soit ils veulent délibérément désinformer le public et les organismes de réglementation.

Pire encore, ils créent la panique chez les vapoteurs, dont la grande majorité d’entre eux sont d’anciens fumeurs, avec le risque de les faire rechuter dans le tabagisme. Ceci est un cas typique de désinformation grossière et scientifiquement, c’est extrêmement pauvre.

(…) Les rapporteurs de cette « étude » (et non les auteurs, parce qu’il n’y a pas d’étude publiée) doivent immédiatement présenter leurs excuses pour avoir créé ce buzz médiatique, à partir de rien. »

La médiatisation de cette étude intervient dans un contexte où les autorités hong-kongaises visent à bannir la cigarette électronique dans les prochains mois. Ceci explique peut-être cela.

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