Un véritable encadrement de la cigarette électronique est réclamé par la Direction de Santé Publique (DSP) de Montreal. Selon la DSP, le vapotage dans les endroits publics marquerait un retour en arrière dans la lutte contre le tabac.
Avant d’être un médicament, ce sera du tabac
Le Docteur Massé, le directeur de Santé Publique de Montréal, est certes d’accord pour dire que la cigarette électronique est de 10 à 100 fois moins nocive que la cigarette traditionnelle, mais elle reste pour lui nocive.
Son organisme souhaiterait d’une part que des normes soient instaurées en ce qui concerne les doses de nicotine et les “composants toxiques” de l’e-cigarette. Après une “évaluation d’efficacité convaincante”, le produit devrait être considéré comme un “support pharmacologique pour abandonner le tabagisme” selon la DSP. En attendant, il devrait être assujetti à la loi sur le tabac et sa promotion serait ainsi interdite.
Santé Canada et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec recommandent au public de ne pas utiliser de cigarettes électroniques avec nicotine, prétextant qu’on ne dispose pas actuellement d’études suffisantes sur son innocuité.
Cette réticence n’est pas partagée par tout le monde au Québec. En effet, un pneumologue et professeur agréé à la faculté de médecine de l’Université McGill, Gaston Ostiguy, affirme que 8 patients sur 10 ont pu se sevrés grâce à cet outil. Ce professionnel de santé rajoute que le vaporisateur personnel ne constituerait absolument pas une passerelle vers le tabac et déplore que l’on puisse encore trouver en vente libre des cigarettes de tabac alors que l’on connait pertinemment leur dangerosité.
Il évoque enfin une étude réalisée en Angleterre démontrant que 99% des vapoteurs sont d’anciens fumeurs. Gaston Ostoguy faisait partie de ces experts qui ont écrit à l’OMS pour soutenir l’e-cigarette en mai dernier.
Rappel sur la situation légale de l’e-cigarette au Canada
(via Ecigarette Politics) Le matériel de vape et les e-liquides sans nicotine sont autorisés au Canada. Santé Canada tente d’interdire la vente et l’importation de e-liquides avec nicotine, mais les justifications légales semblent être discutables selon certains acteurs du secteur. Depuis 2009 le gouvernement affirme que les cigarettes électroniques ne doivent pas être importées, vendues ou faire l’objet de publicité.
En pratique, il apparaît que la vente de matériel soit autorisée, ainsi que le e-liquide ou les recharges sans nicotine. Les recharges avec nicotine ne sont en revanche pas interdites par la loi mais Santé Canada intimide les vendeurs pour essayer de les empêcher d’en vendre. Il est rapporté que les fournisseurs qui refusent de se soumettre à ces menaces ne peuvent en réalité être poursuivis, car il n’y a pas réellement de loi qui soit applicable. Ainsi même si les commerces de cigarettes électroniques évoluent dans un climat défavorable, la crainte de poursuites ne semble pas trouver de fondements concrets pour le moment.