Linda McAvan, membre du Parlement européen, rapporteure pour la directive sur les produits du tabac (TPD) publie sur le site de la Commission européenne une lettre d’information pour rappeler la transposition imminente de ce nouveau cadre réglementaire au sein des pays membres. Le sujet de la cigarette électronique y est notamment abordé.

Des cigarettes électroniques “plus sûres et de meilleure qualité”

Alors que l'e-cigarette a semble-t-elle aidé de nombreux fumeurs à se débarrasser du tabac en Europe, la Commission européenne reste peu enthousiaste à son égard.

Alors que l’e-cigarette a semble-t-elle aidé de nombreux fumeurs à se débarrasser du tabac en Europe, la Commission européenne reste peu enthousiaste à son égard.

La rapporteure évoque dans son article les supposés avantages de la nouvelle Directive concernant le vaporisateur, pourtant mis côte à côté des produits du tabac par le label “tobacco related product”. “Grâce à de nouvelles dispositions, les cigarettes électroniques contenant de la nicotine seront plus sûres et de meilleure qualité, et seront correctement étiquetées” explique la députée britannique.

Sans véritablement expliquer l’objet des querelles McAvan rappelle néanmoins que la Directive a déjà été attaquée en justice par l’industrie du tabac et de l’e-cigarette, ainsi que par la Pologne. Nul doute que derrière “l’industrie de l’e-cigarette” se place implicitement la société britannique Totally Wicked dont nous avions évoqué les récentes démarches légales à l’encontre de l’article 20 de la TPD.

14 % des fumeurs européens ont réussi à stopper leur consommation de tabac grâce à l’e-cigarette

Dans le même temps Bruxelles propose les résultats de l’enquête Eurobaromètre qui révèlent que la consommation de tabac dans l’UE a reculé de deux pourcents depuis 2012, mais que 26 % des Européens continuent à fumer. Puisque très intégrée en Europe le sujet de la cigarette électronique y est naturellement traité dans ce dossier.

“Alors que 12 % des Européens ont testé l’e-cigarette, ils sont actuellement 2 % à l’utiliser. Ces chiffres ont sensiblement augmenté depuis 2012 (où ils se situaient respectivement à 7 % et 1 %). En Europe, les jeunes sont plus enclins à y goûter (13 % des 15-24 ans contre 3 % des plus de 55 ans). Si les Européens passent le plus souvent à la cigarette électronique pour réduire ou arrêter leur consommation de tabac (67 %), pas plus de 21 % des fumeurs ont réussi à refréner leur consommation grâce à ce produit et seuls 14 % ont pu arrêter complètement.”

Si sur le plan de la santé publique de tels chiffres pourraient facilement ravir de nombreux experts, l’Union européenne semble faire preuve d’un enthousiasme très modéré. “Toutefois, seuls 14 % des utilisateurs de la cigarette électronique ont réussi à arrêter de fumer” peut-on lire dans le communiqué de presse. La Commission européenne conclut ainsi que “cette méthode de sevrage n’est pas particulièrement efficace”.

Fruit d’une information morcelée et transformée par un traitement médiatique sensationnel ? “Le pourcentage de personnes interrogées qui considèrent [la cigarette électronique] comme nocive a augmenté, passant de 27 % à 52 % en deux ans seulement.”

Il est évident que si le produit reste de cette manière politiquement décontextualisé, c’est à dire écarté de son opposition avec le tabac et non présenté comme une méthode de réduction des risques, le fumeur européen risque peu de s’y intéresser.

La transposition de la TPD en France est prévue au plus tard pour mai 2016.

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