La fondation du souffle contre les maladies respiratoires propose un dossier sur la cigarette électronique

La fondation du souffle contre les maladies respiratoires propose un dossier sur la cigarette électronique

Une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas deux ou trois billets en ligne qui composent notre revue de presse. Il s’agit cette fois-ci d’un seul article que l’on peut retrouver sur lesouffle.org.
Cette fondation rassemble les acteurs dans la lutte contre les maladies respiratoires. Elle a tenté de répondre dans un dossier à toutes les questions que se pose actuellement le grand public au sujet de la cigarette électronique.

Une offre de produits pléthorique

De nombreuses personnes qui souhaitent débuter la vapote s’interrogent sur la composition du produit. Lesouffle.org rappelle que l’e-cig abrite notamment une batterie, un interrupteur manuel ou automatique, une cartouche contenant du liquide à base de propylène glycol et/ou de glycérol, ainsi que des arômes et que la nicotine peut également se trouver dans la cigarette électronique.
Un vapoteur peut donc utiliser un arôme de cigarette brune avec une certaine dose de nicotine, il peut également choisir un arôme à la pomme sans nicotine etc…C’est pourquoi l’offre de produit est aujourd’hui pléthorique dans les différents points de vente.

Lorsqu’on interroge les utilisateurs de l’e-cigarette sur leurs intérêts à la consommation, ils expliquent pour la plupart d’entre eux qu’il s’agit d’un produit moins nocif que le tabac, et qu’ils ressentent beaucoup moins de symptômes respiratoires comme les essoufflements ou les toux. On constate donc que la communication faite sur les effets positifs de la cigarette électronique est plutôt efficace.

Un produit moins nocif que la cigarette traditionnelle

Les conséquences du vapotage sur la santé font couler toujours autant d’encre dans les médias. Les professionnels de santé s’interrogent notamment sur l’éventuelle nocivité de l’inhalation sur le long terme du glycérol et de propylène glycol, présents dans l’e-cigarette. C’est également la multiplication des produits non contrôlés proposés à la vente qui peut poser quelques problèmes.

« Mais, même si des incertitudes persistent, en attente d’études complémentaires, sur une totale innocuité de la vapeur des e-cigarettes, les risques sont très certainement moindres en comparaison de la toxicité majeure de la fumée de tabac (plus de 4 500 produits chimiques, sous forme gazeuse et particulaire, dont le monoxyde de carbone (totalement absent des e-cigarettes) et plus d’une cinquantaine de cancérogènes » explique le Docteur Béatrice Le Maître, tabacologue au CHU de Caen.

Des conséquences économiques déjà constatées et d’autres à prévoir

Il sera intéressant de voir à l’avenir si la cigarette électronique s’affirme vraiment comme une aide au sevrage tabagique. Quelques études tendent à prouver qu’il peut s’agir d’une solution pérenne pour accompagner les fumeurs dans la réduction de leur consommation, voire les amener à arrêter totalement la cigarette traditionnelle.

Le développement du produit dans l’hexagone (près de 1 millions de personnes vapoteraient actuellement) a bien entendu des conséquences économiques.
D’une part les anciens fumeurs et ceux qui ont diminué leur consommation, disposent d’un pouvoir d’achat plus important qu’ils peuvent consacrer à d’autres biens et services.
D’autre part, de nombreux entrepreneurs ont ouvert des points de vente où ils proposent tous les produits relatifs à l’e-cigarette.
Néanmoins, le secteur risque d’être bouleversé dans les prochains mois si de nouvelles mesures sont prises à l’échelle nationale, et si les eurodéputés légifèrent à ce sujet.

Des changements sont aussi à attendre du côté de l’assurance maladie et des finances publiques si le nombre de fumeurs vient à diminuer. On pourrait par exemple vite constater les effets positifs de la baisse « des arrêts de courte durée à l’occasion des maladies saisonnières, plus sévères chez les fumeurs ».

Les jeunes, les femmes enceintes et les risques d’une utilisation à long terme

Le dossier se termine enfin par quelques perspectives intéressantes. Dans un premier temps l’auteur rappelle que la crainte d’une incitation au tabagisme chez les jeunes ne trouve pour le moment aucun écho dans la littérature scientifique et que le principe du tabac qui deviendrait soudainement plus attractif pour un jeune vapoteur ne tient pas vraiment la route. Face à l’ecig, les cigarettes qui font tousser, qui rendent malade et qui coûtent plus chères seraient en effet difficilement plus séduisantes.

Le sujet de l’usage de la nicotine chez les femmes enceintes qui n’auraient pas la volonté ou les ressources psychologiques suffisantes pour arrêter de fumer est ensuite abordé. La cigarette électronique pourrait-elle aider les femmes enceintes dans leur dépendance au tabac ? Les substituts nicotiniques apparemment déjà conseillés à ce type de profil par les spécialistes permettraient déjà d’apporter des éléments de réponse à cette question. LeSouffle.org replace l’ecig dans son contexte de réduction des risques et explique qu’il serait difficilement concevable de refuser l’usage du produit à une femme enceinte fumeuse qui dit en tirer un bénéfice en terme de santé et ne pouvoir s’arrêter autrement.

Pour finir l’auteur du dossier pose la question de l’usage à long terme. Si le produit venait officiellement à atteindre des niveaux de qualité pharmaceutique, continuer de vapoter ou mâcher des gommes à la nicotine conduiraient plus ou moins au même constat : des risques cardio-vasculaires très faibles et une difficulté pour établir des liens de cause à effet si des accidents survenaient. “On est très loin d’un problème de Santé Publique capable de s’opposer valablement à l’usage de la e-cigarette” conclue l’auteur.

Critique de Ghyslain ARMAND : Même si le dossier soulève des interrogations très intéressantes on regrettera peut être que Lesouffle.org, qui semble soutenir indirectement la perspective pharmaceutique pour la réglementation du produit, n’aborde pas la question de sa disponibilité et de son avenir concret pour le million d’utilisateur en France. Le manque de choix qui pourrait découler de ce type de réglementation est une question pourtant importante si l’on considère l’attractivité du produit et son efficacité auprès des fumeurs.
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