La FDA reçoit depuis quelques semaines l’avis du public sur les cigarettes électroniques. Cette audition publique est organisée en amont d’une future réglementation du produit aux États-Unis. Parmi les milliers de personnes qui ont témoigné, on retrouve le scientifique Konstantinos Farsalinos dont voici ses propos :

La nicotine n’est pas considérée comme une substance cancérigène

La cigarette électronique génère un aérosol (qui peut contenir de la nicotine) en l’absence de combustion.

Le cardiologue grec fait part de son point de vue sur l'e-cigarette à la FDA.

Le cardiologue grec fait part de son point de vue sur l’e-cigarette à la FDA.

Officiellement, la nicotine n’est pas considérée comme une substance cancérigène, ne provoque pas de maladies respiratoires et ne joue qu’un rôle minime dans l’apparition et la propagation de l’artériosclérose. Malgré les preuves scientifiques qui démontrent que la nicotine peut avoir des effets cancérigènes et mutagènes, aucune étude clinique n’a jamais confirmé qu’elle contenait de telles propriétés à des niveaux liés à l’utilisation humaine. Il est bien connu que les fumeurs fument pour les effets de la nicotine mais meurent suite aux produits liés à la combustion.

Aucun produit de combustion

La plupart des substances chimiques produites par la fumée de cigarettes de tabac sont totalement absentes des cigarettes électroniques ou ne sont présentent qu’en quantité minime. Un exemple caractéristique sont les nitrosamines spécifiques au tabac, le tabac conduisant à une exposition quotidienne jusqu’à 1800 fois plus élevée que lors de l’utilisation de cigarettes électroniques. Aucun produit de combustion n’est généré par la cigarette électronique. D’autres substances toxiques, comme les carbonylés, sont produites à des taux inférieurs par ordre de grandeur par rapport aux produits du tabac. Les profils chimiques des e-liquides et des aérosols sont parfaitement compatibles avec leur rôle de produit de réduction des méfaits du tabagisme.

Des substances chimiques en quantité infime

Les études portant sur la taille des particules ont été mal présentées comme le montrent les preuves sur les risques liés aux maladies cardiovasculaires et respiratoires. En réalité, discuter de la taille et ignorer la composition des particules est sans précédent du point de vue scientifique. L’aérosol de la cigarette électronique est principalement composé de gouttelettes de propylène glycol, de glycérol, de nicotine et d’arômes ainsi que d’autres substances chimiques en quantité infime. Ces taux sont sans commune mesure avec les micros et nanoparticules émises à partir de sources de combustion (comme avec les cigarettes de tabac) ou avec les fines particules qui polluent l’environnement.

Aucun effet sur le coeur

Il n’existe aucune preuve qui prouve que les particules émises par les cigarettes électroniques représentent un facteur de risque de maladies cardiovasculaires. Sur la base de leur composition, le risque (s’il existe) est minime.

Toutes les études cytotoxiques des aérosols de cigarettes électroniques ont montré que les e-cigarettes avaient très peu, et dans certains cas aucune, propriété cytotoxique sur des cellules cultivées. La comparaison avec la fumée de tabac confirme que la cigarette électronique est de loin la moins nocive sur les cellules analysées. Les études réalisées sur les animaux ont confirmé le profil d’innocuité bénéfique des ingrédients de base composant la cigarette électronique (propylène glycol, de glycérol et nicotine) par rapport à la fumée de la cigarette de tabac.

Aucune exposition passive aux produits de combustion

Il n’y a pas d’exposition passive aux produits de combustion. L’exposition à la nicotine est 10 fois moins élevée que dans les cigarettes classiques. A noter, l’exposition passive à la nicotine n’est pas associée à la dépendance ou à d’autres implications néfastes pour la santé. Une étude a mis en évidence l’émission d’hydrocarbures aromatiques polycycliques ; cependant, les résultats sont discutables en raison de l’absence de combustion dans l’e-cigarette.

Les études cliniques ont montré que l’utilisation de cigarettes électroniques n’était pas associée à une dégradation importante des fonctions cardiaques ou à une perturbation de la circulation coronarienne ni qu’elle ne déclenchait une inflammation des voies. Les résultats sont mitigés en ce qui concerne les effets aigus sur la fonction respiratoire.

Pas de dégradation de la respiration

Aucune étude n’a fait état d’une dégradation des mesures de spirométrie alors qu’une étude comparant le tabagisme actif et passif à l’utilisation de la cigarette électronique n’a trouvé des effets néfastes qu’une fois après avoir fumé. A noter, une récente étude (qui n’a pas été inclue dans cette évaluation car publiée plus tard) a montré que les fumeurs souffrant d’asthme et qui sont passés à la cigarette électronique ont fait état d’une amélioration notable de leur fonction respiratoire après une année d’utilisation de l’e-cigarette.

Toute décision réglementaire devrait être basée sur des preuves scientifiques

Les preuves actuelles appuient largement le fait que la cigarette électronique est de loin moins nocive que la cigarette classique. Toute décision réglementaire devrait être basée sur des preuves scientifiques. Bien que des études à long terme soient nécessaires pour évaluer de manière précise l’ampleur de la réduction des risques, ceci devrait être examiné à travers un control post-marketing, comme cela est le cas pour tous les produits de consommation, et même les médicaments.


Propos traduits d’après l’article original : Summary of the scientific evidence on safety evaluation and risk assessment of electronic cigarettes as tobacco cigarette substitutes. Konstantinos Farsalinos, MD / Riccardo Polosa, MD, PhD. : ecigarette-research.com

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