En Italie, l’organisation des commerçants de cigarettes électroniques craint la taxe censée entrer en vigueur en janvier 2014. Les premières retombées économiques se font déjà sentir et les professionnels du secteur alertent les autorités sur ce projet de loi qui tuerait dans l’œuf un marché en pleine croissance.

Un marché qui pourrait s’arrêter net et 15% des fumeurs qui pourraient replonger dans le tabac.

Le commerce de la cigarette électronique en Italie est menacé par une forte taxe prévue pour le mois de janvier.

Le commerce de la cigarette électronique s’évapore en Italie depuis qu’il est menacé par une forte taxe prévue pour le mois de janvier 2014.

Le marché de la cigarette électronique en Italie, dont les prévisions sont estimées à 500 millions d’euros pour 2013, est sur le point de connaitre une grande désillusion.

Alors que les récentes protestations de vapoteurs et de commerçants semblaient avoir repoussé le projet de taxe sur le produit, le gouvernement italien a finalement maintenu sa volonté de mettre à exécution son plan fiscal.

Alourdie par un prélèvement de 58,5%, la cigarette électronique italienne pourrait rejoindre très prochainement le camp du tabac, emportant avec elle un espoir de santé publique pourtant bien réel.

15% des fumeurs italiens seraient aujourd’hui utilisateurs d’e-cigarettes. Avec la réduction des risques, l’argument du prix étant l’une des principales motivations chez le vapoteur. Les ventes de tabac auraient reculé de 6,1% en Italie durant les huit derniers mois, recul en partie attribué à la popularité du produit dans le pays et qui aurait déjà couté au gouvernement de Napolitano 455 millions d’euros en recettes fiscales non perçues.

Les professionnels du secteur alertent les médias sur cette situation et n’hésitent pas à mettre en avant les 6800 emplois directement menacés par ce projet de loi. Ovale, l’une des principales entreprises italiennes spécialisée dans la fabrication de cigarettes électroniques, annonce une baisse de 50% de son chiffre d’affaire en 2013 et s’attend au pire avec un déficit prévisionnel de -80% pour janvier 2014.

A Gênes c’est environ 25% des magasins de cigarettes électroniques qui ont déjà fermé, alors qu’à Turin la croissance annuelle du marché local est passée de 71.9% en 2012 à -2.4% en juin 2013.

Le quotidien italien Republica fait un état des lieux de la situation dans un article du 12 octobre dont voici la traduction :

L’année prochaine entrera en vigueur une taxe sur la cigarette électronique de 58,5% : « Le secteur qui a créé 6.800 emplois en un an est en stand-by, dans l’attente de son futur ».

MILAN – Le phénomène des cigarettes électroniques est encore palpable mais en nette chute. Après une année très positive pour les commerçants du secteur, ces derniers ont enregistré un ralentissement important de leur activité en juillet et en août 2013. Selon les chiffres de l’Osservatorio Confesercenti sul commercio (l’organisation du secteur du commerce et des détaillants), entre juillet 2012 et août 2013, 1.703 points de vente sur un total de 4.500, soit 6.800 personnes, affichaient un chiffre d’affaires positif. Cependant, le nombre de nouveaux points de vente a fortement diminué en juillet et en août cette année : ce secteur est en “stand-by”, dans l’attente de son futur.

Si cette taxe était votée (58,5%), elle entrerait en vigueur en janvier 2014 et l’industrie des commerçants, d’après la Fiesel Confesercenti (organisation des commerçants d’e-cigarettes), pourrait subir une baisse brutale de son activité, les points de vente fermant à un rythme égal, mais dans le sens inverse, à celui du boom observé jusqu’à cette année.

« La baisse est due en partie à des facteurs physiologiques de marché mais aussi à la campagne de désinformation menée par certains médias qui ont attribué aux e-cigarettes des effets supposément dangereux qui non seulement n’ont jamais été prouvés, mais par moment hors de toute logique, et qui ont eu un effet sur certains consommateurs », affirme Massimiliano Federici, président de la Fiesel.

« Mais le sentiment de crainte et d’incertitude pour l’avenir freinent les entrepreneurs qui avaient l’intention d’ouvrir de nouveaux points de vente : l’entrée en vigueur de cette taxe serait catastrophique pour les quelques 500.000 italiens qui utilisent habituellement ce produit ». L’association des commerçants de cigarettes électroniques poursuit : « Les consommateurs seraient confrontés à une énorme hausse des taxes même sur les e-liquides, ce qui aurait de graves répercussions comme l’accélération de la baisse de l’activité dans ce secteur florissant et la hausse de la contrebande et du marché illégal de e-liquides et de matériel. »


Traduit de l’italien selon l’article original : http://www.repubblica.it/economia/2013/10/12/news/confesercenti_sigaretta_elettronica-68425882/

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