Le 15 avril dernier était le funeste 106éme anniversaire du naufrage du Titanic. Quel rapport avec la vape ? Il y a quelque chose de comparable entre le naufrage du grand paquebot et l’activisme anti-vape qui sombre, lentement, mais sûrement. Excès d’optimisme ? Peut-être. Mais du point de vue de l’iceberg, il y a des raisons d’espérer.

Adversaires de la vape, 1° 46′ N 50° 14′ O

Une théorie assez ancienne sur le naufrage du paquebot de la White Star, le RMS Titanic, prétend que, si le navire avait heurté l’iceberg de plein fouet, de face, plutôt que d’essayer de le contourner, il aurait pu rejoindre New York sans encombres, avec des dégâts importants, mais pas mortels.

D’une certaine façon, c’est exactement ce qui est arrivé aux professionnels de la lutte anti-tabac. Lorsque les premiers dispositifs individuels de vapotage sont arrivés sur le marché, personne n’a réagi, comme un capitaine qui n’aurait pas dévié sa route lorsqu’on lui annonçait un champ de glaces. Tout au plus certains y ont vu un gadget et l’ont traité avec commisération.

Les buralistes, à qui il a été proposé, n’en ont pas voulu. Les états et les associations de lutte antitabac ont fait comme si cela n’existait pas, pensant qu’au bout de trois mois d’échec commercial, ces appareils disparaîtraient. Ou qu’au pire ils perdureraient pour une poignée d’initiés rétifs, de ceux qui cherchent des solutions parallèles.

Vape droit devant

L’apparition du phénomène vape fit alors sensation, à la façon d’un iceberg qui surgit du brouillard. Il eut été possible de l’éperonner par la proue : une interdiction pure et simple de ces dispositifs aurait tué leur problème dans l’œuf, causant certes quelques dégâts, mais sans conséquences sur le long terme. Les vapoteurs de la première heure auraient protestés, mais, très minoritaires, seraient restés inaudibles.

Les quelques pays autorisant la vape auraient été isolés, et beaucoup de marchés n’auraient pas émergés, dépendants de l’Europe et des USA pour prospérer. La vape aurait connu le destin du SNUS.

Au lieu de cela, les professionnels de l’antivape ont ignoré les avertissements des plus alarmistes d’entre eux, et continué tout droit leur route jusqu’à l’iceberg e-cig. L’ampleur de celui-ci ayant été détecté trop tard, ils ont voulu le contourner en virant à bâbord. Virage se traduisant par une campagne de décrédibilisation du dispositif, et un encadrement légal se voulant dissuasif, mais ne parvenant pas à endiguer le phénomène.

Un naufrage au ralenti

Force est de constater : la gigantesque paquebot des antivape prend l’eau. Comme le Titanic, c’est un naufrage au ralenti, tant et si bien que nombre d’entre eux ne réalisent pas encore qu’ils coulent. Pourtant, le nombre de compartiments submergés est bien au-delà du seuil de flottabilité de leurs espoirs.

La vape existe. Plus personne ne peut l’ignorer aujourd’hui. La presse en parle, encore bien souvent en mal, mais peu importe : nul ne peut ignorer aujourd’hui que la vape existe. Elle existe médiatiquement, elle existe économiquement, elle existe aussi à travers des millions de vapoteurs disséminés à travers le monde. Des millions de vapoteurs ne peuvent pas être réduits au silence, à l’heure des réseaux sociaux.

Les compartiment inondés

Les études sur la vape. Elles sont toujours aussi nombreuses, et aussi agressives. Et pourtant… Si l’on observe bien les thématiques, elles tournent en rond. Effet passerelle, formaldéhyde, vape passive, tous ces sujets ressortent régulièrement du placard, essayant de faire oublier qu’ils ont été débunkés, tous, déjà. Et d’autres études, positives elles, se révèlent inattaquable dans leur méthode et les résultats obtenus.

Sans compter l’autre étude, celle dont on ne parle pas : ces millions d’utilisateurs qui continuent de vaper, juste pour le plaisir, bien après leur sevrage tabagique. Si, dans quelques années, aucune conséquence ne se fait sentir, en terme de santé publique, il sera de plus en plus difficile aux antivapes de colmater cette brèche. Le temps joue en faveur de la vape.

Même les autorités se font rétives. La FDA ne cesse de retarder ses mesures anti e-cig, et le manque d’entrain de son directeur à tuer la vape est un message en lui-même. La Commission européenne a pareillement reculé la prochaine mouture de la TPD, consciente peut-être de ce que cela pourrait lui coûter lors des élections du parlement européen. L’Angleterre, elle, a clairement choisi son camp en faveur du vapotage.

Preuve de la panique à bord ? Le soutien à Stanton Glantz, accusé de divers délits sexuels, a quelque chose de pathétique de la part des antivape américains. Si l’idole chute, il n’y aura personne pour le remplacer. Mais ce soutien affiché ne peut, à terme, que leur nuire de toute façon.

Peu à peu, l’eau s’engouffre et l’étrave s’incline.

Requiem pour l’ancien monde

Lorsqu’on regarde les choses sous un certain angle, il semble presque impossible que la vape ne remporte pas, au final, le combat. Il existe, bien entendu, une multiplicité d’autres interprétations qui donnent un résultat différent. Tout comme il existe des centaines de théories qui expliquent ce qu’il aurait fallu faire pour que le Titanic ne sombre pas.

Mais, dans une version optimiste, il ne restera bientôt plus sur le pont qu’un orchestre qui continuera de jouer jusqu’au bout un requiem.

La comparaison s’arrête là. La véritable histoire du Titanic est celle d’un incroyable enchaînement de circonstances, dont on sait que, si un infime détail avait changé, le navire n’aurait pas sombré. Le naufrage du navire marque la fin d’un monde. L’histoire du Titanic des antitabacs devenus antivape est celle d’un ancien monde envoyé par le fond du simple fait de ses erreurs.

Les antivape sont un paquebot, une construction artificielle dont la solidité apparente dissimule les faiblesses structurelles. La vape est un iceberg, force naturelle de millions de gens qui l’ont choisie malgré les vents et les courants contraires. Et la fin de l’histoire est connue, la nature remporte le combat.

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