En vingt ans d’existence, la vape s’est déjà taillée une histoire, avec des figures emblématiques et des produits parfois devenus légendaires. Il en est un qui a marqué douloureusement les esprits, et qu’un suisse a eu pour curieuse idée de ressusciter dans une livrée plus moderne.

Un liquide à l’ail

En 2022, un citoyen de la confédération helvétique, pourtant honorablement connu de ses pairs et fabricant d’e-liquides, signa un contrat de distribution avec un grossiste français, et se posa la question : « comment me démarquer parmi toutes les marques déjà présentes sur le marché ? ».

Son idée ? Faire un liquide à la fois immonde et réussi. Il n’en était d’ailleurs pas à son coup d’essai, puisqu’il avait déjà commis le e-liquide à la fondue au fromage. Le résultat est « l’Aïoli », un liquide, comme son nom l’indique, à l’ail, que nous avons eu la « chance » de pouvoir tester en avant-première.

Il faut avoir le cœur bien accroché. Le liquide en lui-même est réussi, techniquement du moins : on est sur une sauce aïoli. Le défi, c’est de la vaper, pure. Les plus anciens songeront au célèbre Crab Juice, et de l’aveu même du créateur de l’Aïoli, c’est un clin d’œil.

Point histoire : le Crab Juice
Pour comprendre, il faut faire un peu d’histoire de la vape. En 2011, une société du nom de Blue Mist Vaping sort un liquide appelé « Crab Juice », qui est officiellement présenté au VaperCon à Richmond, en Virginie, en avril de la même année. Un petit reviewer qui débute, un certain Phil Busardo, en fait une revue. Mais, à cette époque, l’américain n’est pas encore arrivé à la notoriété qui est la sienne aujourd’hui, et, en Europe, les e-liquides américains sont encore presque inconnus et très difficiles d’accès. Le phénomène reste donc local. Europe, 2015. Dans la zone francophone, quelques amateurs de liquides d’importation parcourent des sites américains, et tombent sur un produit nommé « Crab Juice ». Intrigués, ils font des recherches, découvrent la revue de Phil Busardo, et passent commande. Quelques exemplaires arrivent en France et en Belgique. Le liquide est immonde, et donne lieu à un défi : les Youtubeurs francophones se filment en train de tester le Crab Juice, et, une fois le défi accompli, nomment un autre Youtubeur à qui ils envoient l’échantillon. La plupart testaient le Crab Juice en extérieur, sur un dripper qui partait ensuite directement à la poubelle. Oui, c’était à ce point. Puis, la mode passa, le défi mourut après avoir épuisé les quelques compétiteurs disponibles, Blue Mist vaping disparut corps et biens, et les quelques gouttes de Crab Juice subsistant furent incinérées comme déchets toxiques par des volontaires en tenue NBC.

Saisissant la balle au bond, Vapostore, qui distribue le liquide dans ses shops, mettra ses clients au défi, du 25 octobre au 25 novembre. Pour en savoir plus, nous avons posé trois questions à Alain Vogel, patron de BlaKrow et créateur de l’aïoli.

Précision importante : ses autres liquides sont normaux. Et ils sont même très bons.

Trois questions à Alain Vogel

Vaping Post : Alain, tu es le créateur de l’Aïoli à vaper, et une question s’impose d’elle-même, qu’est-ce qui t’a pris ?

Alain Vogel : Je sais pas. La fin des restrictions, le 1er avril, le Vapexpo de Lille…

Je me suis senti plein d’idées, j’étais joyeux et je me suis dit: une bonne blague pour le 1er avril ! Et là c’est le drame, un de mes distributeurs m’a dit chiche, et j’ai craqué !

En réalité je ne suis pas à mon coup d’essai (le e-liquide au goût de fondue), mais là c’est vraiment parti d’une blague pour le 1er avril et ça a dérapé.

Il paraît qu’on est au même niveau que le Crab Juice, je pouvais pas laisser passer une telle occasion !

Vaping Post : Mais le liquide en lui-même, il est conforme ? On peut en vapoter sans risques ?

Alain Vogel : Ça peut paraître étonnant, mais oui, il est aux normes ! Il a sa fiche de sécurité et tout et tout.

Je pourrais le commercialiser ! (Priez que ça n’arrive jamais)

Vaping Post : Rassure-nous, le reste de tes liquides, qui sera bientôt disponible en France, n’est pas sur le même modèle ?

Alain Vogel : Heureusement, non. Mais soyons honnêtes, j’aime surprendre et je me permets beaucoup d’excentricités que d’autres ne peuvent pas.

Ma marque (BlaKrow) a des gammes tout ce qu’il y a de plus “conventionnelles” si tant est qu’on puisse penser que je suis normal. Du fruité, du fruité frais, des gourmands (mes favoris) et une gamme de thé froid qui sont des best-sellers en Suisse, car ils ressemblent à s’y méprendre à une gamme de thé froid mythique vendu dans une chaîne de supermarché depuis 1988.

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