Suite à la publication d’un article sur WeChat, de nombreux habitants de Chine commenceraient à penser que fumer pourrait les protéger du Coronavirus. Une hypothèse réfutée par de nombreux scientifiques.
Des cigarettes pour ne pas tomber malade ?
Bien sûr, la phrase précédente a été formulée de manière volontairement provocatrice, les méfaits sur la santé du tabagisme n’étant plus à démontrer. Mais quand même, comment expliquer cette folle fumeur qui se répandrait partout dans le pays depuis quelques jours ?
En fait, cette supposition a été faite sur WeChat (l’équivalent de Facebook pour la Chine), par le compte de Yaojiang Yaoshuo Ketang. En effet, après avoir analysé un rapport très sérieux, co-écrit par plusieurs experts dont Zhong Nanshan, scientifique renommé dans le domaine des maladies respiratoires, il s’avère que l’étude d’un échantillon composé de 1 099 patients atteints du Coronavirus, a révélé que 927 d’entre eux étaient des non-fumeurs, soit 85,4 % total. Le quota de fumeurs atteints n’étant alors que de 12,6 % (137 personnes).
Suffisant pour certaines personnes qui ont vu dans ces résultats, une preuve que fumer permettrait de réduire le risque d’être touché par le fameux virus.
Une hypothèse réfutée par les scientifiques
Heureusement, de nombreux experts ont d’ores et déjà réfuté cette hypothèse :
« Le ratio de composition des cas infectés est un concept différent du ratio d’infection de la population » a rappelé Wang Ke’an, ancien directeur du Thinktank Research Center for Health Development.
Pour Zhang Jianshu, president du Beijing Cigarette Control Association, organisme luttant contre le tabagisme, l’auteur de cet article a tout simplement « profité de la panique du public à l’égard du nouveau coronavirus pour promouvoir l’industrie du tabac ».
Zhang Ye, médecin en chef du département de pneumologie de l’hôpital Hepingli, a quant à lui rappelé qu’il n’y avait pas eu jusqu’à présent de découvertes ou de données particulières démontrant que la nicotine a un effet antiviral ou de prévention contre les infections.
Pour le docteur Mike Ryan, directeur exécutif du programme d’urgence sanitaire de l’OMS, le tabagisme pourrait même aggraver la sévérité du virus. Le scientifique expliquant qu’il existe « une différence marquée entre les hommes et les femmes dans cette épidémie en matière de gravité », ce qui pourrait justement être expliqué par le fait que le taux de tabagisme est beaucoup plus élevé chez les hommes que chez les femmes en Chine.
Une théorie coroborée par une récente analyse des 8 000 premiers cas de Coronavirus détectés dans le pays, dont les résultats montrent que les hommes sont plus susceptibles d’être diagnostiqués avec la maladie, et d’être atteints par « les symptômes les plus graves ».
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