Si le marché du tabac continue de décliner en France, l’État lui, grâce à une politique savamment orchestrée, réussit tout de même à augmenter ses recettes provenant de la vente de cigarettes. 

Chute des ventes mais hausse des revenus

15 milliards d’euros. C’est la somme qu’aurait empoché l’État de notre pays en 2018 grâce aux ventes de tabac. Un chiffre-record notamment boosté par l’explosion des recettes en provenance des taxes sur la plante si controversée. Ce chiffre est le résultat de la forte hausse de la fiscalité du tabac, et par conséquent, du prix des cigarettes et autres cigares ou tabac à rouler.

Mais comment expliquer une telle augmentation des revenus générés par le tabac alors que sa consommation ne cesserait de diminuer en France

Pour BFM Business, la réponse à cette question est très simple. Si les ventes de tabac auraient effectivement diminué de 9,3 % l’année dernière dans notre pays, le prix aurait quant à lui bondi de 15 %, compensant ainsi très facilement cette chute des ventes. Résultat, les taxes sur le tabac auraient rapporté 700 millions d’euros supplémentaires à l’État en 2018, soit 190 millions de plus que ce qu’avait initialement prévu Bercy

Jackpot pour les buralistes également

Si le grand gagnant de cette augmentation de la fiscalité reste l’État, les buralistes, eux aussi s’y retrouvent. En effet, après la renégociation de leur commission sur les ventes de tabac avec Bercy en 2016, la passant ainsi de 7,5 à 7,7 % net, les 23 000 bureaux de tabac de notre pays auraient ainsi engrangé près de 1,5 milliard d’euros, soit 104 millions de plus que l’année précédente. Là encore, une augmentation représentant un certain exploit pour une profession étant frappée de plein fouet par la chute des ventes de cigarettes. Après tout, rares sont les professionnels réussissant à gagner plus en vendant moins. 

Le vapotage mis sur la touche ?

A la lumière de tous ces chiffres, il est aisé de comprendre pourquoi le gouvernement de notre pays ne souhaite pas aller trop vite concernant la promotion du vapotage. En effet, si le fait que tous les fumeurs de notre pays passent à la vape représenterait une avancée majeure en matière de santé publique, il représenterait aussi et surtout, pour l’État, une perte financière difficilement compensable. 

Soyons franc, à une époque où la France ne cesse de chercher des fonds afin de réduire son déficit, elle n’est visiblement pas encore prête à se passer des recettes engendrées par les ventes de tabac. Qu’importe si 73 000 de nos concitoyens en meurent chaque année. 

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