Retour sur la première session de formation “Forvape” qui s’est déroulée le 05 et 06 novembre 2013 à côté de Bordeaux. Une initiative de professionnels “pour les professionnels” à laquelle j’ai pu en partie assister.
Succès pour cette première session de formation
C’est la semaine dernière à côté de Pessac que la première session “Forvape” a eu lieu. Une vingtaine de professionnels de l’e-cigarette (pour la plupart vendeurs) étaient présents pour assister aux deux jours consécutifs de formation. Le premier volet s’est ouvert sur une introduction à la cigarette électronique au sens large, expliquée autour de ses axes historiques, scientifiques, politiques et techniques, alors que le second s’est presque entièrement déroulé sur le sujet des e-liquides.
Organisées pour l’occasion à la maison de la promotion sociale d’Artigues (33), ces deux premières journées ont fait office de “test” selon Sandra Floro, responsable formation Forvape.
Les contenus pédagogiques et l’organisation générale des formations venant tout juste de sortir des fourneaux, le centre a souhaité inviter quelques professionnels pour récolter leurs impressions et ajuster éventuellement les points abordés en fonction des besoins et des attentes de chacun. Les excellentes évaluations remises par les stagiaires ont conforté les formateurs dans leur démarche et pour un premier jet, Forvape semble avoir été un succès.
J’ai personnellement assisté à la première matinée durant laquelle ont été présentés de manière très générale mais néanmoins extrêmement détaillée la cigarette électronique et son marché.
L’historique du produit, ses principaux acteurs techniques et scientifiques, son ancrage social et communautaire ainsi que l’environnement politique dans lequel l’ecig évolue ont été autant de sujets que les formateurs Charly Pairaud (VDLV), Yann Wilpotte (Vapoclope) et Arnaud Dumas de Rauly (Ego Cigarette) ont su abordé avec brio pendant les 4 premières heures de formation.
Le lendemain c’est Vincent Cuisset (VDLV), Norbert Neuvy (D’lice) et Jean Moiraud (Fuu) qui ont pris les rênes de la formation pour aborder la dimension technique du matériel et parler des e-liquides.
Un besoin de professionnalisation
Je pense que dans le contexte politique actuel, Forvape est une initiative à saluer haut et fort. Il y a encore quelques jours lors d’un achat de e-liquide dans une boutique de ma ville, j’ai eu la stupéfaction de constater que la vendeuse ne connaissait pas la différence entre le propylène glycol et la glycérine végétale. L’étiquette “glycérine biologique” collée sur la plupart des flacons semblait avoir effacé toutes les questions relatives aux propriétés des produits vendus dans sa boutique. La question du “Green Washing” comme l’avait soulevé Nicolas Guyot est importante et certaines questions méritent d’être creusées par les professionnels.
Un vendeur de voiture ne saura probablement pas non plus expliquer le détail d’une boite manuelle pilotée, mais il ne s’agit pas d’un produit de consommation censé réduire les risques du tabagisme. Le sujet est extrêmement sérieux et je pense que c’est au professionnel de freiner la controverse présente dans les médias et montrer qu’il connait bien son sujet. Je pense qu’il faut montrer patte blanche au gouvernement et faire comprendre aux autorités que le développement sauvage du marché n’est pas dans l’intérêt de tous.
Les acteurs économiques qui s’organisent pour mieux servir leur client et protéger leur profession font selon moi preuve de responsabilité. En tant que consommateur, je n’attends pas d’eux qu’ils deviennent des “geeks” de l’atomiseur reconstructible ou des tabacologues chevronnés, mais qu’ils connaissent au moins leurs produits et les grands axes de la Santé publique dans laquelle ils évoluent me semble être primordial.
Forvape apporte des réponses à cette problématique et j’invite chaleureusement tous les vendeurs d’e-cigarette en France à envoyer leurs salariés en formation afin d’améliorer la qualité du service rendu en boutique et de protéger par conséquent leur activité.
Pour l’avoir entendu de la bouche de certains professionnels, il ne faut pas voir Forvape comme un terrain concurrentiel parce que certains formateurs sont eux mêmes des entrepreneurs, bien au contraire. Tel que je le perçois, il s’agit ici de créer et de transmettre du savoir afin d’améliorer le monde de la cigarette électronique en France. Sandra Floro me l’a confirmé, tous les formateurs ne sont pas forcément propriétaires de boutiques, d’autres intervenants étrangers au réseau de vente, de fabrication ou de distribution feront aussi bientôt partie de l’équipe.