Au même titre que les produits du tabac, ceux du vaping seront soumis au « paquet neutre » à partir du 1er mai 2023.
Après l’interdiction des arômes et la mise en place de taxes…
En 1976, la Finlande lançait officiellement sa lutte contre le tabagisme à travers sa nouvelle législation appelée Tobacco Act. De nombreuses fois amendée depuis, sa dernière modification (au format PDF) remonte au 1er mai 2022. Une modification qui vient profondément bouleverser la réglementation de la cigarette électronique dans le pays. Concrètement, le gouvernement a fait le choix de ne pas, ou très peu, différencier les produits du tabac traditionnels (cigarettes, etc.), des produits du vaping. Le vaporisateur personnel se retrouve ainsi forcé de suivre une législation particulièrement contraignante.
Ainsi, outre le respect des mesures instaurées par la TPD, la cigarette électronique et ses e-liquides devront, à partir du 1er 2023, être vendus dans des emballages neutres. Ces packaging devront contenir la liste des ingrédients contenus dans le produit, une indication de la quantité de nicotine contenue dans le produit et la quantité délivrée à chaque bouffée, le numéro de lot du fabricant, une recommandation de tenir le produit hors de portée des enfants, des avertissements sanitaires en finnois et en suédois, une notice contenant les informations sur le produit et son utilisation, ainsi que les coordonnées nécessaires en cas de questions.
La section 36, paragraphe 4, du Tobacco Act, précise également que « d’autres dispositions relatives au texte, à la police et à la taille des caractères, à la couleur, à la surface, à l’emplacement et à d’autres caractéristiques de l’avertissement sanitaire ainsi qu’aux informations à inclure dans la notice visée au paragraphe » seront édictées par décret du ministère de la Santé.
En préambule, la nouvelle loi précise que son objectif est de « mettre fin à l’usage des produits du tabac et des autres produits contenant de la nicotine qui sont toxiques pour l’homme et provoquent une dépendance » tout en promouvant « l’arrêt de la consommation des produits du tabac et des produits similaires ».
Une législation qui entre en contradiction avec les nombreuses études scientifiques ayant démontré l’efficacité de la cigarette électronique dans le cadre du sevrage tabagique 1, et sa moindre nocivité2, 3, 4, 5 par rapport au tabagisme.
La loi ne dit rien au sujet des arômes, qui sont déjà interdits depuis 2017, année qui a également vu l’application d’une taxe sur les e-liquides à hauteur de 30 centimes d’euros par millilitre.
1Hartmann-Boyce J, McRobbie H, Lindson N, Bullen C, Begh R, Theodoulou A, Notley C, Rigotti NA, Turner T, Butler AR, Hajek P. Electronic cigarettes for smoking cessation. Cochrane Database of Systematic Reviews 2020, Issue 10. Art. No.: CD010216. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub4.
2Britton, J. and I. Bogdanovica, Electronic cigarettes : A report commissioned by Public Health England.London : Public Health England, 2014.
3McNeill A, Brose LS, Calder R, Hitchman SC, Hajek P, McRobbie H : E-cigarettes : an evidence update – A report commissioned by Public Health England, 2015.
4Nutt, D.J., et al., Estimating the harms of nicotine-containing products using the MCDA approach.European addiction research, 2014. 20(5): p. 218-225.
5Hajek, P., et al., Electronic cigarettes: review of use, content, safety, effects on smokers and potential for harm and benefit.Addiction, 2014. 109(11): p. 1801-1810.
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