Je fais bien sûr référence à l’annonce de Thierry Lazarro, député UMP du Nord, qui souhaite déposer une proposition de loi à l’Assemblée Nationale pour réserver l’exclusivité des ventes de cigarettes électroniques aux buralistes.
Certains vapoteurs rigolent. Comment un buraliste qui vend aussi des tickets de loto et des journaux peut-il expliquer correctement à un client la différence entre un clearomizer et un cartomiseur ?
D’un autre côté tout s’apprend, les vendeurs de cigarettes électroniques d’aujourd’hui étaient tous, il y a quelques années, des travailleurs lambda. Je pense que ce n’est pas tant les compétences de chacun qui posent véritablement problème ici, mais bien le vol de ce produit qui est, et doit rester, l’initiative d’une communauté. La cigarette électronique est un marché libre, et même si industrialisée à l’origine par un pharmacien, elle reste détachée de l’industrie pharmaceutique et de celle du tabac. Elle tire toute sa fierté de cette indépendance.
Touche pas à mon ecig
La cigarette électronique est un produit qui a été adopté par les fumeurs via un mouvement social très fort. Sans aucune recommandation officielle, c’est la proximité des uns et des autres qui fait que l’ecig passe de bouche en bouche et détruit sur son passage toutes les sucettes à cancer. Ce sont les discussions sur les forums qui influencent directement les méthodes de fabrication du matériel, ce sont les avis des vapoteurs qui construisent ce marché. C’est enfin l’expérience directe de fumeurs, voyant leur toux disparaitre, qui a permis de récolter les premières données empiriques sur la santé.
La plupart des boutiques en ligne, précurseurs dans la vente de cigarettes électroniques, ont été montées par des vapoteurs, c’est à dire par des ex-fumeurs convaincus qui ont souhaité en faire commerce. C’est grâce à leur esprit d’entreprise (favorisé par le statut d’autoentrepreneur) que le produit nous est parvenu, et c’est grâce à nous, cobayes assumés, qu’il s’est amélioré.
Le réseau de distribution de l’industrie du tabac, brossé dans le sens du poil par des commerciaux aux dents jaunes et protégé par les hautes sphères politiques, est en train de voir son petit pain s’effriter. Ils peuvent pleurer, je ne vais pas m’apitoyer.
L’État s’inquiète, pris entre la perte colossale de taxes et l’espoir de pouvoir endiguer le fléau du tabac dans notre société. Tout le monde s’excite, tout le monde s’agite. Sauf que tout le monde oublie l’essentiel : les vapoteurs.
Une cigarette électronique qui doit rester libre
La cigarette électronique est un produit de consommation libre. Il doit resté encadré et accessible à tous les fumeurs majeurs. Ce n’est pas un produit du tabac et le buraliste qui souhaite concurrencer les boutiques spécialisées est libre de le faire. Le vapoteur choisira si oui ou non, il veut retourner chez lui pour se fournir en e-liquides.
En tant que méthode de réduction des risques pour le fumeur, la cigarette électronique ne justifie aucun débat commercial. Il ne s’agit là que d’un problème de santé publique.
Je trouve choquant que l’on parle d’intérêts commerciaux à des niveaus si élevés du système décisionnel français, alors que nous avons encore en face de nous, 200 morts par jour directement imputés à la consommation de tabac.
S’il fallait donner aux buralistes une exclusivité, ce serait celle de panneaux d’information obligatoires expliquant qu’il existe des alternatives plus saines au tabac.
Quel est votre point de vue ? Faut-il donner l’exclusivité des cigarettes électroniques aux buralistes ?
Je viens d’exprimer ici ma propre vision des choses mais comprendre le point de vue des autres m’est tout aussi important. N’hésitez pas à laisser votre commentaire ci-dessous pour donner votre avis.