Le centre de recherche “Centre for Substance Use Research”, basé à Glasgow en Écosse et dirigé par Neil McKeganey et Christopher Russell, a soumis les résultats d’une enquête d’opinion au journal scientifique “Addiction Research and Medecine”. L’étude qui a fait l’objet d’une publication fin 2016, comprend des conclusions allant à l’encontre d’une idée bien établie dans la conscience politique, celle que la vape participerait à une renormalisation de l’acte de fumer.
Les effets comportementaux d’une vape “visible” et “identifiable” chez les non-fumeurs
L’enquête menée par McKeganey et ses collègues s’est basée sur une centaine d’interviews de non-fumeurs (et non-vapoteurs) exposés à la vue de vapoteurs dans différentes situations sociales. Les entretiens réalisés se sont attachés à comprendre comment ces personnes percevaient l’acte de vaper et quelle incidence la vision d’un tel comportement pouvait avoir sur leur propre perception du tabagisme. Voir un vapoteur pousserait-il à se mettre à fumer ? Quelle perception ces personnes ont-elles de la vape lorsqu’elles ne sont pas elle-mêmes fumeuses ou vapoteuses ?
Dans la majorité des cas l’acte de vaper était compris comme tel par les personnes interviewées. Peu surpris, voire même relativement bien informés, les répondants expliquent pour la plupart connaître l’objet et son utilité. Néanmoins la vue d’une cigarette électronique ne les tenterait pas de l’essayer eux-mêmes. Plus intéressant encore, le fait de voir quelqu’un vaper modifierait chez certaines personnes non-fumeuses l’attractivité potentielle du tabac.
Les chercheurs concluent qu’à partir du moment où une cigarette électronique permet de se distinguer visuellement d’une cigarette conventionnelle, il y a une possibilité que vapoter soit associé à une dénormalisation du tabagisme. Lire le document complet (PDF en anglais).
De l’intérêt des modèles ne ressemblant pas aux cigarettes conventionnelles
Notre commentaire : La popularité grandissante des systèmes “ouverts” et des Mods, en opposition aux systèmes propriétaires et aux cigalikes généralement produites par l’industrie du tabac, pourrait facilement venir s’intégrer dans ces observations. Il est en effet difficile de différencier une cigarette traditionnelle d’une cigarette électronique type cigalike lorsque cette dernière ressemble trait pour trait à la première, et que le geste est également très similaire.
Si les modèles cigalikes peinent à se démocratiser en Europe, les dernières réglementations du marché de la vape aux États-Unis semblent avoir favorisé l’essor de ce type de modèle, jugé pourtant moins efficace dans la délivrance de nicotine même si son intérêt dans une démarche de sevrage ne serait pas à écarter.