Konstantinos Farsalinos est un cardiologue grec dont j’avais déjà parlé cet été. Son étude démontrant que la cigarette électronique n’a pas d’effet sur le coeur et qui avait été présentée au congrès de l’ESC 2012 (European Society of Cardiology) avait fait grand bruit dans le monde de la vapote.
Farsalinos ne compte pas s’arrêter là et le début d’une nouvelle étude a été annoncée le 24 janvier 2013 sur son profil Google+. Le but du travail de Konstantinos Farsalinos et Giorgio Romagna est de comparer cette fois l’incidence de la fumée de cigarette et celle de la vapeur d’une e-cigarette sur la viabilité de cellules cardiaques humaines afin d’établir un degré de nocivité précis (cytotoxicité).
Cette étude s’inscrit un peu dans la même lignée que celle du projet Clearstream en Italie, qui procède depuis longtemps à des tests de cytotoxicité pour les e-liquides Flavourart. La différence se situe essentiellement sur le type de cellules utilisées et sur le protocole expérimental mis en place. La fumée du tabac étant reconnue comme étant responsable de nombreuses maladies du coeur, Farsalinos et son équipe souhaitent comprendre les bénéfices que pourrait représenter la vapeur des cigarettes électroniques sur la prévention de maladies cardiaques chez les fumeurs.
Des premiers résultats extrêmement prometteurs
Il est important de rappeler qu’aucun résultat n’est encore officiel car l’étude est toujours en cours, mais quelques photos ont été néanmoins publiées par le Docteur Farsalinos ainsi qu’un reportage vidéo, et vous allez voir que ce sont à priori de très bonnes nouvelles.
Selon le petit reportage diffusé sur la chaine Youtube du VPLive Vape Team où l’on voit les deux chercheurs présenter leur protocole expérimental, il s’agirait au total de 20 e-liquides testés en utilisant du matériel différent, incluant des batteries Ego mais aussi un Lavatube et des tests selon plusieurs intensités (VV – Voltage Variable). Farsalinos étant lui même vapoteur, on a confiance dans le choix de son matériel et son soucis de coller à réalité de la vapote (il parle même d’un temps d’aspiration de quatre secondes sur l’ecig). Le modèle de cigarette au tabac pris comme comparaison serait celui d’une Marlboro classique.
Premières photos comparatives de cellules soumises à l’exposition de vapeur et de fumée de cigarette
Comme le dit très bien l’un des présentateurs du VPLive Vape Team, pas besoin d’être scientifique pour comprendre que la vapeur d’une cigarette électronique est apparemment bien mois nocive, au niveau cellulaire, que celle d’une cigarette.
Sur la gauche on peut apercevoir une photo de contrôle, c’est à dire de cellules saines. Au milieu il s’agit du même type de cellules mais exposées à un concentré (50%) de fumée de Marlboro. Sur la droite enfin l’exposition à la vapeur d’une cigarette électronique d’un e-liquide nicotiné à 11mg/ml. Le désert cellulaire qui règne après le passage de la fumée de cigarette laisse sans voix.
D’après ce que j’ai compris des explications données dans le reportage, les cardiologues considèrent comme toxique, un produit qui ferait baisser le taux de viabilité des cellules en dessous de 70%. Dans le reportage il est expliqué que les premiers résultats avec la vapeur se situeraient entre 73.8% et 109.9%, le dernier pourcentage serait expliqué par des conditions favorables à la reproduction normale des cellules.
Encore fois, prudence. Il faut parler au conditionnel, rien n’est officiel. Il faudra attendre la publication des résultats et la revue par les pairs pour en faire une étude scientifique à proprement parler. Mais bien sûr le vapoteur que je suis ne peut s’empêcher de se réjouir, il s’agit là d’une réduction des risques de plus de 3000% tout de même !
Nous avons besoin de plus d’études
Farsalinos précise sur son profil Google+ qu’il voudrait remercier l’association des professionnels de la cigarette électronique en Grèce (Greek Association of Electronic Cigarette Businesses – SEEHT) pour avoir pris le risque de financer cette étude sans en avoir le contrôle expérimental et analytique. Pour lui il est important que l’industie de la cigarette électronique dépense une partie de ses bénéfices dans la recherche.
En France tous les espoirs se tournent vers les associations AIDUCE et CACE qui j’espère arriveront bientôt à récolter des fonds pour financer de telles études, à l’instar du National Vapers Club aux Etats-Unis.
Références
Vidéo du reportage sur la chaine du VPLive Vape Team dans lequel on voit le travail des chercheurs :
Vidéo du vapoteur québécois préféré des français, Genfilip, qui nous parle de cette étude :
Remerciements
Merci à Cedric Volraich pour avoir partagé la vidéo de Genfilip sur la page Facebook de ma-cigarette.fr