Une nouvelle étude commanditée par un fabricant d'e-cigarettes aux États-Unis vient minimiser l'attractivité des arômes auprès des jeunes.

Une nouvelle étude commanditée par un fabricant d’e-cigarettes aux États-Unis vient minimiser l’attractivité des arômes auprès des jeunes.

Une étude publiée en ligne par la revue Nicotine & Tobacco Research [1] vient une fois de plus relancer le débat sur l’influence des arômes dans le processus d’initiation au vapotage, et ce particulièrement chez les adolescents. La question anime les grands débats scientifiques ces derniers mois, surtout aux Etats-Unis.

L’impact de la variabilité des arômes sur l’expérience des e-cigarettes telles que ressentie par les fumeurs et les vapoteurs, ou encore le caractère attractif des différentes arômes chez les adolescents a déjà fait l’objet de plusieurs études par le passé aux USA.

On se souvient qu’en décembre 2013, les résultats d’une étude qui avait été menée par le docteur Konstantinos Farsalinos, avaient réussi a démontré que le nombre d’arômes utilisés par les fumeurs adultes était un prédicteur indépendant de l’abstinence au tabac et non une attractivité pour les jeunes non-fumeurs.

Les scientifiques de la PinneyAssociates (un cabinet de conseil de santé américain) sont revenus à la charge avec une nouvelle étude mettant en lumière l’influence des arômes sur l’expérience du vapotage chez les adultes et les adolescents.

L’importance du goût est plus forte chez les nouveaux vapoteurs

Les chercheurs ont interrogé 216 adolescents non-fumeurs âgés de 13 à 17 ans et 432 fumeurs adultes âgés entre 19 et 80 ans, afin d’évaluer leur intérêt pour les arômes contenus dans les e-liquides pour cigarette électronique. Sur une échelle de 0 à 10, l’étude a révélé une très faible attractivité des arômes auprès des adolescents (moyenne = 0.41+/-0.14).

Au vu de ces résultats, Saul Shiffman, expert en sciences du comportement à PinneyAssociates et professeur de psychologie à l’Université de Pittsburgh en a conclu que « Les arômes des cigarettes électroniques ne suscitaient aucune attractivité chez les adolescents non-fumeurs ».

Par ailleurs, chez les fumeurs adultes, l’étude a révélé que l’intérêt pour les arômes des vaporisateurs était nettement plus élevé chez les nouveaux vapoteurs (moyenne = 3,19 +/- 0,21), suivie des plus anciens vapoteurs (moyenne = 1,62 +/- 0,17) et des fumeurs réguliers (moyenne = 1,08 +/- 0,15).

D’autre part, les nouveaux vapoteurs seraient plus sensibles aux arômes tels que la framboise, le double espresso, … Le Dr Shiffman en a déduit que la variabilité des arômes présentait ainsi une donnée importante dans la réduction des risques du tabagisme chez les fumeurs.

Cette nouvelle étude vient recentrer le débat sur l’importance des arômes et le risque relatif de passerelle vers le tabagisme que pourrait provoquer le vaporisateur auprès des jeunes. Selon ces experts toute loi qui limiterait ainsi la variété des arômes serait inappropriée, puisque ceux-ci contribuent à l’attractivité du produit auprès des fumeurs et ne constituent pas une passerelle vers le tabagisme pour les adolescents.

Pour la crédibilité et la transparence de cette initiative, les scientifiques de PinneyAssociates ont tenu à préciser que leur étude avait été soutenue par NJOY, l’un des leaders de la cigalike aux États-Unis, et qui s’est récemment introduit dans le marché des e-liquides. NJOY a été impliqué dans la discussion de la conception de l’étude, mais n’a joué aucun rôle dans l’exécution de l’étude, la collecte de données, l’analyse de données ou encore l’écriture du manuscrit publié.


Via PR Newswire

[1] The impact of flavor descriptors on nonsmoking teens’ and adult smokers’ interest in electronic cigarettes – Saul Shiffman, Mark A. Sembower, Janine L. Pillitteri, Karen K. Gerlach, Joe G. Gitchell – Nicotine Tob Res (2015) doi: 10.1093/ntr/ntu333

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