Selon des chercheurs britanniques, les publicités en faveur de la cigarette électronique n’augmenteraient pas l’attrait du tabac ni du vaporisateur auprès des jeunes de 11 à 16 ans. Ces derniers jugent toujours le tabac nocif même après avoir été exposés à des publicités pour l’e-cigarette.

Les résultats rassurants d’une nouvelle étude britannique après les craintes américaines

La mauvaise perception de la nicotine auprès des fumeurs perdure. D'importants organismes de santé publique au Royaume-Uni souhaitent modifier cela.

La crainte d’un effet de passerelle vers le tabagisme demeure injustifiée.

Parmi les sujets de controverse autour de la cigarette électronique, celui de la publicité n’est pas le moindre. Récemment, le Centers for Disease Control  (CDC) s’alarmait de l’exposition des jeunes américains aux messages publicitaires en faveur de l’e-cigarette.

L’agence de santé estimait que dix-huit millions de jeunes américains avaient été d’une manière ou d’une autre exposés à des publicités entraînant l’explosion de l’expérimentation de la cigarette électronique dans cette population.

De leur coté, des chercheurs de l’Université de Cambridge en Angleterre sont arrivés à des conclusions très différentes[1].

La publicité pour l’e-cigarette ne suscite pas d’attrait pour le tabac et n’atténue pas la perception de la nocivité

Ils ont exposé des enfants âgés de 11 à 16 ans à trois types de publicités différentes, la première ne concernait pas le vaporisateur, la deuxième était relative à une cigarette électronique sans arôme et enfin la troisième publicité présentait une e-cigarette aromatisée. Le Docteur Vasijevic et ses équipes les ont notamment interrogés sur leur perception des risques et leur sentiment vis à de la cigarette et du vaporisateur.

Les scientifiques britanniques ont constaté que les publicités n’augmentaient pas l’attrait du tabac ou de la cigarette électronique auprès de ce public. Les jeunes interviewés ont continué à juger le tabac comme nocif après avoir été exposés aux publicités.

Les arômes “bonbon” augmentent néanmoins l’intérêt des adolescents pour le produit

Les plus jeunes étaient néanmoins les plus enclins à vouloir essayer ou acheter des e-cigarettes aux saveurs de type bonbon que les non aromatisées. Pour les chercheurs, ceci nécessite des investigations complémentaires pour adapter la règlementation à venir sur ces produits.

21% des garçons et des filles interrogés dans le cadre de cette étude ont déclaré fumer ou vapoter, ce nombre important n’est pas surprenant et cohérent avec les sondages et autres enquêtes effectués jusqu’à présent.

Malgré des résultats plutôt optimistes, les chercheurs restent prudents et recommandent d’étudier ce sujet plus spécifiquement en incluant notamment les jeunes adolescents fumeurs ou utilisateurs d’e-cigarettes, probablement plus “sensibles” que la population générale à ces publicités.

Cependant, comme l’a déjà déclaré ASH qui surveille la consommation de tabac et l’utilisation de la cigarette électronique au Royaume-Uni, la crainte d’un effet de passerelle vers le tabagisme demeure injustifiée.


[1] Vasiljevic, M., Petrescu, D. C., & Marteau, T. M. (2015). Impact of advertisements promoting candy-like flavoured e-cigarettes on appeal of tobacco smoking amongst children: an experimental study. doi:10.1136/tobacco control-2015-052593

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