Les réactions sur la publication du « décret CBD » par la France ont été nombreuses et majoritairement négatives. Autre son de cloche chez l’UIVEC, qui fait preuve de plus de nuance. Zoé Demange, la Déléguée Générale, nous explique pourquoi.

Un décret longtemps attendu

Alors que les associations et syndicats professionnels sont majoritairement vent debout contre l’interdiction des fleurs de CBD par le décret français paru le 31 décembre, l’Union des Industriels pour la Valorisation des Extraits de Chanvre a fait montre d’une opinion plus nuancée. Cela tient à sa spécificité, comme nous l’explique Zoé Demange, la Déléguée Générale.

« Nous sommes un syndicat professionnel qui regroupe des entreprises intéressées par les extraits de chanvre dans les produits finis. Ce qui signifie que nous ne sommes pas focalisés sur le seul CBD, mais que nous travaillons sur les autres molécules comme le CBG par exemple, dans les produits finis dans des secteurs variés, l’alimentation humaine et animale, les cosmétiques, la santé. Nous n’allons pas vers les fleurs à fumer et ce type de produits ».

Les adhérents de l’UIVEC sont nombreux et variés « Parmi nos membres, il y a des producteurs de chanvre, des extracteurs, des fabricants de produits finis, et de grandes enseignes de la distribution qui nous ont rejoint récemment ».

Et pour tous les membres de l’UIVEC, la parution du décret français a été un vrai soulagement « il est enfin sorti ! Il faut savoir que cela fait un an que le décret est en projet. Mais, enfin, en France aujourd’hui, le CBD n’est plus un stupéfiant, sans ambiguïté. Nous allons pouvoir disposer de CBD et d’extraits de chanvre made in France ».

Enfin pouvoir avancer

L’UIVEC concède que l’arrêté n’est pas parfait et comprend qu’il puisse être contesté : « on comprend que certains ne sont pas satisfaits. Des collègues qui travaillent sur des produits bruts, comme les fleurs à fumer ou des fleurs broyées pour les infusions, ont subi un coup d’arrêt, et il est tout à fait normal qu’ils défendent leurs droits. L’arrêté n’est pas non plus parfait selon notre point de vue. Certains points ne sont pas adressés sur les débouchés, et nous le regrettons : d’autres pays en Europe sont plus en avance que nous sur le sujet ».

Du coup, l’UIVEC peut-il nous proposer une lecture positive de l’arrêté, dont nous n’avons eu jusqu’à présent que des retours négatifs ? « Tous à fait. Une des nouveautés, et la grande avancée, est le fait de pouvoir cultiver et utiliser des fleurs et feuilles françaises, valorisées en France. C’est toute une nouvelle filière qui va pouvoir se constituer sans être dans un angle mort de la loi ». Zoé Demange ajoute « les lecteurs du Vaping Post seront certainement intéressés par le fait de savoir qu’ils pourront accéder à des liquides à vaper au CBD faits en France, avec la traçabilité et la qualité que cela implique ».

Il y a cette histoire d’agriculteurs actifs, qui sont les seuls à pouvoir cultiver du chanvre, pouvez-vous nous en dire plus ? « Les agriculteurs actifs sont une nouvelle définition qui est en lien avec la prochaine PAC (Politique Agricole Commune) qui entrera en vigueur en 2023. Ce sont les agriculteurs qui seront éligibles à la PAC ». Concrètement, votre voisin ne pourra pas cultiver du chanvre dans un coin de son jardin pour le vendre, sauf si il est agriculteur.

Les recours contre cet arrêté vont-ils faire évoluer la situation ? « C’est possible, et , encore une fois, nous comprenons le désarroi de nos collègues. Si les recours passent, tant mieux pour eux ».

Le site de l’UIVEC.

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