La cigarette électronique s’est invitée malgré elle au congrès annuel 2017 de l’European Respiratory Society. Annoncés à grand renfort de communiqués de presse, plusieurs travaux placent le dispositif (et les auteurs) sous le feu médiatique, à commencer par des risques cardiovasculaires.

Résultats préliminaires et risques cardio-vasculaires

A en croire un premier communiqué de presse, les travaux du Dr Lundbäck montrent pour la première fois que vapoter des e-liquides nicotinés provoque un rigidité des artères chez l’homme, phénomène associé à un risque accru de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral plus tard dans la vie.

Pour ces travaux, quinze jeunes volontaires sains ont été recrutés. D’âge moyen de 26 ans, ils fumaient moins de dix cigarettes par mois et n’avaient pas, jusque là, utilisé de cigarettes électroniques. 

Les chercheurs ont observé une augmentation significative – mais temporaire – de la tension artérielle, du rythme cardiaque et de la rigidité artérielle  chez ceux qui avaient vapoté nicotiné mais pas chez ceux qui avaient vapoté sans nicotine.

L’augmentation immédiate de la rigidité artérielle que nous avons observée est très probablement attribuable à la nicotine” a déclaré le Dr Lundbäck.”

Spéculations

Le chercheur explique que des effets similaires ont été démontrés en cas de tabagisme et que l’exposition chronique au tabagisme actif et passif entraîne une augmentation permanente de la rigidité artérielle.

Nous spéculons que l’exposition chronique à la nicotine peut avoir des effets permanents sur la rigidité artérielle à long terme.

Mais, s’il incrimine la nicotine, c’est silence radio sur les autres sources notamment les substituts nicotiniques tels que patchs, gommes, spray. Quitte à informer les utilisateurs, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout.

En janvier 2016, le Dr Farsalinos publiait une analyse des données recueillies par l’étude ECLAT. Les enseignements tirés par le chercheur grec : les fumeurs qui adoptent le vaporisateur pour se sevrer ou réduire drastiquement leur consommation de tabac peuvent en retirer un effet bénéfique pour leur pression artérielle.

A la différence du scientifique suédois qui a sélectionné pour son étude des volontaires petits fumeurs ou très occasionnels, le cardiologue s’était focalisé sur les effets du vapotage chez les fumeurs. Cette population est de très loin la première utilisatrice de cigarette électroniques, les non-fumeurs vapotant des liquides nicotinés restent très rare.

En toile de fond, l’argumentation traditionnelle des anti-vape 

Pour mettre ses travaux en perspective, le chercheur suédois reprend à son compte les arguments classiques des détracteurs de la vape et des approches de la réduction des risques.

Plusieurs études remettent en question le recours à la cigarette électronique comme moyen d’arrêter de fumer” explique-t-il, ajoutant que “l’industrie de la cigarette électronique s’adresse aussi aux non-fumeurs, avec des designs et des saveurs qui attirent un grand nombre de personnes, même les plus jeunes“.  

Enfin, “il est de la plus haute importance d’étudier plus avant les effets possibles à long terme de l’utilisation quotidienne de la cigarette électronique par le biais d’études financées indépendamment de l’industrie de la cigarette électronique.

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