Le député PS du Doubs, Frédéric Barbier, a remis ce matin son rapport* sur l’avenir des buralistes, fruit d’un groupe de travail de l’Assemblée Nationale mené depuis le mois de mai.

“Le buraliste pourrait être un allié de la politique de santé publique”

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Le rapport Barbier envisage d’engager le processus de sevrage tabagique chez le buraliste

Rappelant quelques chiffres**, le rapport estime qu’il est nécessaire de faire des buralistes de véritables alliés et notamment dans le cadre de la politique de santé publique.

Le document réaffirme que le tabac constitue l’une des premières causes de décès évitable en France. “Chaque buraliste a connu dans son entourage personnel ou professionnel un décès lié au tabac” expliquent les auteurs qui définissent ainsi ces commerçants comme étant “conscients” de la nécessité de lutter contre le tabagisme.

Lorsqu’il refuse de vendre du tabac au moins de 18 ans, le buraliste joue un rôle de prévention dans la politique de santé publique estime le député, de la même façon lorsqu’il relaie les campagnes d’informations auprès de ses clients. Des mesures à mettre en oeuvre systématiquement indique le rapport.

Le fumeur rencontre son buraliste bien avant son médecin, le groupe de travail établit ainsi qu’un processus de sortie du tabagisme pourrait y être mis en oeuvre. Il faudrait ainsi instaurer une dérogation au monopole pharmaceutique pour qu’ils puissent vendre des aides à l’arrêt du tabac. En revanche, les produits vendus en pharmacie devraient-eux être remboursés intégralement.

“Il est difficile d’imposer le monopole de la vente de cigarette électronique”

D’après le rapport seulement 22% des vapoteurs se fournissent chez les buralistes, contre 49% dans des boutiques spécialisées et 24% sur internet. Mais à cause de leurs “modèles ultra- spécialisés”, un grand nombre de ces magasins devraient disparaitre. Il faut encourager des négociations entre fabricants de cigarettes électroniques et buralistes, suggèrent les auteurs, pour permettre à ces produits de “continuer à être diffusés sur le marché ”

“L’information sur les étiquettes des produits de la vape doit être renforcée”

Suite au rapport de la DGCCRF qui affirmait que 90% des liquides prélevés n’étaient pas conformes, en 2014. Le groupe de travail prend position en faveur d’une amélioration de l’étiquetage des produits de la vape.

“Eviter le marché parallèle à l’image des produits du tabac”

Enfin, bien qu’il prévoit la fermeture des boutiques spécialisées, le groupe de travail prédit la poursuite du développement de l’e-cigarette et anticipe un risque de commerce parallèle. Il préconise donc de mettre en œuvre la traçabilité d’ici cinq ans.

Les recommandations du rapport pour l’accompagnement à l’arrêt du tabac et la cigarette électronique

 

  • Recommandation 10 : Accorder une dérogation au monopole pharmaceutique sur certains médicaments d’aide à l’arrêt du tabac, comme les gommes, afin que les buralistes puissent également vendre certains substituts nicotiniques.
  • Recommandation 11: Proposer le remboursement intégral d’une partie des substituts nicotiniques.
  • Recommandation 12 : Encourager la vente de la e-cigarette chez le buraliste.
  • Recommandation 13 : Renforcer l’information sur les étiquettes des produits liés à la e- cigarette (produits liquides et chargeurs).
  • Recommandation 14 : Mettre en place la traçabilité de la e-cigarette et les recharges de liquide, d’ici cinq ans

 


* le rapport complet a été publié à l’origine sur le site lemondedutabac.com

Sommaire et Introduction, première partie : commerce illicite, deuxième partie : diversification (e-cigarette),  troisième partie : rémunération, Conclusion, Synthèse des recommandations, et annexes

**Selon le rapport, près de 10 millions de clients seraient accueillis quotidiennement dans le réseau des buralistes, ceci de 6 à 7 jours par semaine avec de fortes amplitudes horaires, en moyenne 12 heures par jour.

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