Au pays qui a fait de la cigarette électronique l’un des piliers de sa lutte contre le tabagisme, certaines collectivités continuent de résister. Bradford vient ainsi de rejeter une proposition qui aurait allégé l’encadrement du vaporisateur pour l’intégrer dans la politique locale de lutte contre le tabagisme.

“Si les fumeurs de la ville devenaient des vapoteurs”

Les raisons d'abandon du vapoteur seraient à chercher du côté de ses premières motivations d'usage.

Le vapotage au travail et dans les bâtiments publics est interdit à Bradford

Les autorités de Bradford ont discuté d’une nouvelle réglementation concernant la cigarette électronique. Cette ville anglaise située dans le Yorkshire de l’Ouest compte de 20 000 à 30 000 vapoteurs et entre 60 000 et 70 000 fumeurs.

Simon Cooke, leader des conservateurs, a déposé une motion pour que ce dispositif soit dorénavant considéré comme un outil de sevrage tabagique et non plus traité de la même manière que la cigarette comme c’est le cas actuellement. Il souhaitait aussi autoriser le vapotage au travail et dans les bâtiments publics.

Cooke a rappelé que ce produit était 95% plus sain que le tabac et que les villes de Bristol et Leicester l’avaient adopté comme une méthode de sevrage tabagique. “C’est la solution la plus efficace pour s’éloigner du tabac” a-t-il ajouté. “Les bénéfices en termes de santé publique seraient colossaux si les fumeurs de la ville devenaient des vapoteurs” a conclu le conseiller conservateurs.

“Un produit 5% aussi mauvais qu’un autre produit nocif reste nocif”

Un autre conseiller de Bradford, David Green, vapote depuis qu’il a arrêté de fumer mais précise qu’il n’utilise pas ce dispositif dans un pub ou dans une habitation sans permission. Il a ensuite questionné les autres conseillers : “Est-ce que nous voulons que la cigarette électronique soit utilisée au travail ?

Le libéral démocrate Dominic Fear a indiqué que “tout ce qui favorisait la réduction du tabagisme était une bonne chose. Mais un produit qui est 5% aussi mauvais qu’un autre produit nocif reste toujours mauvais.” a-t-il expliqué.

Plusieurs conseillers du parti conservateur ont voté en faveur de la motion, mais celle-ci a été rejetée. Cooke a fait part de sa déception suite à ce résultat et a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une question politique. Par ailleurs, 58% des internautes du Telegraph qui ont lu l’article sont défavorables à l’idée que Bradford soit plus tolérant avec les utilisateurs de cigarette électronique.

Une position qui détonne dans un pays qui incite les fumeurs à abandonner leur cigarette y compris pour les produits de la vape. L’agence de santé publique anglaise proposait en juillet des conseils sur la question de la vape dans les lieux public. Kevin Fenton, son directeur, insistait pour que les décisions opèrent une distinction claire entre vapoter et fumer.

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