Une nouvelle étude vient confirmer que la cigarette électronique reste plus efficace pour arrêter de fumer que les autres substituts nicotiniques.

40 % d’abstinence à 7 mois chez les vapoteurs, 23 % chez les autres

S’il ne fait désormais plus aucun doute que la cigarette électronique est l’outil de sevrage tabagique le plus efficace du marché à ce jour, toutes les études le confirmant sont les bienvenues. Le travail scientifique (1) dont nous parlerons aujourd’hui a été réalisé par des chercheurs flamands. Consistant en une étude de cohorte interventionnelle, celui-ci a tenté de répondre à la question de savoir si les personnes qui fument et choisissent une e-cigarette dans le cadre d’un traitement de sevrage tabagique prodigué par des tabacologues en Flandre parviennent à l’abstinence tabagique, et comment elles se comparent aux clients qui optent pour les aides communément recommandées telles que les patchs et autres gommes à mâcher.

Profil des participants

Cette recherche a porté sur 296 participants. Alors que 45 ne se sont pas rendus aux visites ultérieures, sept autres ont été exclus afin d’éviter un faible nombre de participants dans des conditions spécifiques (à savoir, e-cigarette plus médicaments, n = 2 ; médicaments plus NRT, n = 2 ; aides alternatives, n = 3). Par conséquent, 244 participants ont été retenus.

Parmi les fumeurs ayant fait le choix de la cigarette électronique (68 personnes), le taux moyen de nicotine utilisé était de 5,86 mg/mL, et leur consommation d’e-liquide médiane était de 17 mL par semaine. 84 % des vapoteurs utilisaient leur vaporisateur quotidiennement, et 59 % d’entre eux prenaient moins de 100 bouffées par jour, tandis que les 31 % restants parlaient de l’inhalation de 100 à 200 bouffées par jour.

Parmi le groupe ayant fait le choix des substituts nicotiniques (41 participants), 37 % utilisaient un unique patch à action lente, 29 % un unique patch à action rapide, et les 34 % restants utilisaient une combinaison de plusieurs substituts à action lente et rapide, comme un patch accompagné de gommes à mâcher. Le taux de nicotine moyen de ces médicaments était de 12,7 mg/produit, et les participants utilisaient en moyenne 2 produits par jour.

17 autres personnes ont choisi d’utiliser la Varénicline, tandis qu’il manquait certaines données afin d’étudier les résultats des autres participants.

Résultats

7 mois après leur arrêt du tabac, 1 tiers du total des participants était biochimiquement vérifié comme abstinent. Parmi eux, 40 % de vapoteurs et 23 % d’utilisateurs d’une autre méthode d’arrêt du tabac.

Selon les chercheurs, cette différence d’efficacité entre la cigarette électronique et d’autres substituts nicotiniques pourrait venir du fait qu’il est possible de continuer de vaper sur une longue période, tandis que l’utilisation de patchs par exemple, doit être cessée suite à une période déterminée.

« Le fait que ceux qui ont choisi l’e-cigarette ont continué à l’utiliser sur le long terme peut potentiellement expliquer le fait que, en termes absolus, les utilisateurs d’e-cigarettes avaient des taux d’abandon plus élevés (et donc moins de rechutes) 7 mois après la date d’abandon. L’utilisation des TSN et des médicaments pour le sevrage tabagique est plus limitée dans la durée d’utilisation. Les lignes directrices recommandent généralement de ne consommer les TSN ou de prendre les médicaments que pendant une période déterminée, puis d’arrêter de les utiliser. Il se pourrait que, surtout pour une abstinence tabagique soutenue à long terme, cette stratégie ne soit pas la plus efficace », expliquent les chercheurs.

Les limites de cette étude

Comme tous les autres travaux scientifiques, cette étude a certaines limites :

  1. Les participants ont été libres de choisir la méthode d’arrêt du tabac qu’ils souhaitaient essayer.
  2. Tous les participants étaient des adultes fumeurs en recherche active d’une solution pour se sevrer du tabac. Un fait qui ne concerne qu’une « minorité relative » dans la population de fumeurs et qui pourrait induire qu’ils présentent des caractéristiques psychologies et comportementales prédictives de l’arrêt du tabac par rapport à des fumeurs qui essaient d’arrêter sans aide.
  3. Les participants ont consulté 5 tabacologues différents, selon leurs lieux d’habitation, et aucun contrôle n’était possible sur ce qui était dit lors de ces rencontres. Ainsi, certains tabacologues ont pu volontairement diriger certains fumeurs plutôt vers les médicaments ou plutôt vers la vape.
  4. À cause d’un nombre élevé de données de suivi incomplètes, peu de participants ont finalement pu compléter l’étude dans son intégralité (136 sur 244).

(1) Electronic cigarettes in standard smoking cessation treatment by tobacco counsellors in Flanders: E-cigarette users show similar if not higher quit rates as those using commonly recommended smoking cessation aids – https://harmreductionjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12954-021-00475-7

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