On entend souvent, aussi bien chez les vapoteurs débutants que chevronnés, des questions sur des troubles du goût, que ce soit son absence où un goût déformé. Ils peuvent avoir beaucoup d’explications, différentes selon chacun. Quelques conseils pour remédier aux plus courants.
Ça a été bon, mais ça l’est plus
Les troubles du goût chez les vapoteurs sont extrêmement fréquents. Ils se divisent en deux grandes catégories : agueusie, c’est à dire la perte du goût, et la dysgueusie, c’est à dire une altération. Par altération, entendez vapoter un e-liquide au parfum orange et lui trouver un goût de banane à la place. A noter que si, sur les réseaux sociaux, le terme d’agueusie revient souvent, il s’agit parfois d’hypogueusie, c’est à dire que le goût est présent, mais très diminué.
Ces troubles du goût sont courants chez les vapoteurs, et généralement momentanés. La première chose à vous dire, c’est que les troubles médicaux du goût sont rares. Ils sont dû, le plus souvent, à un problème bucco-dentaire, à une opération chirurgicale pas forcément directement liée (une opération de l’oreille interne peut, par exemple, causer des dysgueusie), à une brûlure, encore plus rarement à une affection neurologique. Néanmoins, si les troubles que vous ressentez ne disparaissent pas ou ne s’atténuent pas dans un délai relativement court, trois semaines maximum, nous ne saurions trop vous inviter à aller consulter votre médecin généraliste, qui pourra vous orienter, le cas échéant, sur un ORL.
Vérifier les causes extérieures
Ça peut sembler évident, mais si vos liquides perdent en goût où ne ressemblent plus à ce à quoi ils sont censés ressembler, vérifiez d’abord que cela ne vient pas de votre matériel. Une résistance abîmée, mal placée, ou défectueuse à la base, où un appui involontaire qui vous ferait passer sans que vous vous en rendiez compte de quinze à soixante-quinze watts, peuvent tout changer. Votre liquide peut aussi être en cause : certaines marquent fabriquent de façon artisanale, et des différences peuvent survenir selon le lot dont provient le liquide, son âge etc. Enfin, si vous achetez un liquide que vous ne connaissez pas, dont le descriptif donne quelque chose comme “Une gourmandise à la noix de coco sur lit de chocolat fondant accompagné d’une boule de glace à la vanille” et que vous percevez juste un immonde gloubiboulga chimique… Et bien, sachez simplement que les fabricants se lâchent parfois un peu sur les descriptifs.
Chez les néo-vapoteurs
Les troubles du goût sont fréquents chez les néo-vapoteurs en plein arrêt du tabac. Même si, en réalité, c’est l’inverse : vous ne subissez pas de trouble du goût lorsque vous arrêtez de fumer, vous subissez des troubles du goût lorsque vous fumez. Durant toute votre période de tabagisme, vos papilles vont être agressées et altérées. Les troubles du goût que vous croyez ressentir lorsque vous arrêtez le tabac, correspondent en réalité tout simplement à votre système papillaire qui se remet en marche. On peut comparer cela à une sorte de « reboot » du système, et cela donne des choses parfois curieuses, comme un goût que vous adoriez et que vous allez soudain détester.
Il faut de deux à trois semaines pour que, lorsque vous cessez définitivement le tabac, votre système gustatif revienne à l’équilibre. Durant les mois suivants, il continuera de s’améliorer, de façon souvent imperceptible, mais la dysgueusie que vous ressentez devrait s’être complètement arrêtée. Il n’y a rien à faire pour traiter cela. Entendez la phrase qui précède dans ses deux sens : vous n’avez rien besoin de faire, votre corps s’en occupe tout seul, et vous devrez prendre votre mal en patience.
Chez les vapoteurs expérimentés
Les troubles du goût surviennent aussi chez les vapoteurs expérimentés. Ils sont bien connus, aussi, nous ne feront que les survoler.
Les problèmes d’hypogueusie, de dysgueusie et plus rarement d’agueusie totale chez les vapoteurs ont une cause, et une seule, toujours la même : la saturation des papilles gustatives. Qui, elle, peut avoir plusieurs raisons. Le phénomène est tout à fait normal : la pratique du vapotage est répartie sur l’ensemble de la journée, durant lequel vous allez infliger à vos papilles des bouffées d’arômes, sans qu’elles puissent se reposer. Comme si vous vous promeniez avec un gros sac de bonbons, et que vous en mangiez constamment. A force, vos papilles se mettront en arrêt d’urgence.
Il n’y a pas que la fréquence du vapotage qui entre en jeu : la concentration d’arômes également. Bon nombre de liquides qui se veulent goûteux jouent sur la concentration pour augmenter leur effet saveur à court terme. D’autres sont énormément saturés en arômes pour une autre raison : la déperdition. Conçus pour être consommés sur des atomiseurs, souvent des drippers, à très haute puissance, leurs saveurs sont boostées pour compenser la perte que produira la chauffe. Enfin, les atomiseurs eux-même, pour les plus puissants, vaporiseront plus de liquide, et donc plus d’arômes. Si vous faites une crise d’hypogueusie, de dysgueusie, ou d’agueusie, il suffit de mettre les papilles au repos quelques jours. Soit en vapotant de la base neutre (avec votre dosage habituel de nicotine), soit en utilisant des e-liquide au citron, ou, plus efficace, à la menthe, saveurs reposantes pour les centres du goût. Attention, choisissez de préférence les liquides les plus simples possible, avec le minimum d’arômes différents, et surtout pas les “tartes au citron meringuée” où “cocktail de fruits à la menthe fraîche”. Inutile également d’opter pour une menthe à vous déchausser les dents : un parfum doux est tout aussi efficace.
Encore une fois, attention : le présent article propose des solutions pour des problèmes courants et connus, sans conséquences sur la santé. Il ne remplace absolument pas une consultation médicale. Si vos problèmes gustatifs persistent sur une longue période où vous causent une gêne très importante au quotidien, seul l’avis d’un médecin sera à prendre en compte.