C’est l’article du vendredi, il est… On est déjà début juillet ? Fichtre, mais en cette époque de l’année, il est grand temps de prendre des vacances, ce que je m’en vais faire de ce pas hardi qui me caractérise lorsqu’il est question de fainéanter.
At’chao bonsoir !
Voilà. Les Kleenex sont ici. De rien.
Mais oui, chacun a le droit au repos. D’ailleurs, tenez, je vais m’offrir de vraies vacances. Me barrer quelque part à l’aventure, respirer le grand air, admirer de somptueux paysages et me faire de nouveaux amis. Tout ça, loin de la vape.
Parce qu’un sujet a beau vous passionner, il faut savoir marquer de temps à autre une rupture pour qu’un manque se crée et savoir repartir plein d’allant. J’imagine ça d’ici.
Étoile des neiges…
L’air pur de la montagne. Au loin, les sommets scintillent, les rayons du soleil dardés sur les neiges éternelles dans une blancheur que la main de l’homme ne parviendra jamais totalement à effacer. Au loin un cabri gambade, un berger mène son troupeau vers les alpages, un oiseau de proie tournoie dans le ciel azur. Tout n’est que pureté, grandeur et magnificence, et petit et insignifiant, je me dis que…
« Pardon, c’est vous le type de la vape ? Il y a Jo, au camping, vous avez bu l’apéro hier soir, il m’a dit que vous travaillez là-dedans, j’ai un problème, il y a ma résistance qui a un drôle de goût… ».
Ouais. Bon. La Montagne, c’est pas une bonne idée.
Il était un petit navire
La mer. Voilà, c’est ça la solution. Je n’habite pas très loin de la mer, mais il faut reconnaître que je prend rarement le temps d’aller rendre au Vieil Océan l’hommage qu’il mérite.
« Vieil océan, ô grand célibataire, quand tu parcours la solitude solennelle de tes royaumes flegmatiques, tu t’enorgueillis à juste titre de ta magnificence native, et des éloges vrais que je m’empresse de te donner. Balancé voluptueusement par les molles effluves de ta lenteur majestueuse, qui est le plus grandiose parmi les attributs dont le souverain pouvoir t’a gratifié, tu déroules, au milieu d’un sombre mystère, sur toute ta surface sublime, tes vagues incomparables, avec le sentiment calme de ta puissance éternelle. »
Parce que, bon, il faut savoir être humble, j’essaierai bien de vous décrire la mer, mais Lautréamont est passé avant et… Quoi, vous ne connaissez pas Lautréamont ? Fichtre, heureusement que je suis là. Allez, filez lire « Les chants de Maldoror », je ne bouge pas, je vous attends.
Ça y est ? C’était bien, hein ? D’accord, effroyablement complexe, désespérément déprimant et totalement nihiliste, mais bien. Poursuivons.
La mer, c’est bien. Je me vois déjà, debout sur un rocher, contemplant l’immensité et honorant silencieusement le souvenir de mes ancêtres marins qui ont péri dans les flots tumultueux…
« Tiens, un vapoteur, ça fait plaisir ! C’est quoi ton ato ? Moi je vape sur un TFV Biturbo 28 à 350 watts, j’aime que les frais fruités, mais là dedans il faut mettre la Koolada pure, sinon tu sent pas trop le frais et… ».
Mon idée de vacances à la mer fait, elle aussi, naufrage, donc.
Maison douce maison
Bon, de toute façon, c’est surfait, les vacances. C’est plein de gens en tongs, bermudas et polos. Si je peux comprendre que l’on porte des tongs et des bermudas, après tout, aucune loi n’oblige à avoir un peu d’amour-propre, les polos, comment dire ?
Quand je vois un type en polo, je pense à tous ces millénaires d’évolution, des premiers organismes pluricellulaires, aux premiers hominidés, érectus, australopithèques, sapiens, et je me dis « tout ça pour ça ? ».
Bref, cette idée de vacances est absolument ridicule, quand on y réfléchit bien. La vape n’est jamais loin, on ne s’arrête pas de vaper pour reprendre à son retour, n’est-ce pas ? La lutte contre le tabagisme est un combat de tous les instants qui ne connaît jamais de repos, c’est notre don, c’est notre malédiction. Je resterai donc chez moi à jouer à Skyrim.
En revanche, je sais qu’il y en a parmi vous qui ont des polos dans leur armoire, et je ne peux pas laisser passer un tel comportement : privés d’article du vendredi jusqu’en septembre.
Voilà. Bonnes vacances. De rien.
Cet article étant le dernier de la saison, il fallait bien frapper un grand coup, alors pardon, ceux qui portent des bermudas et des tongs, tout ça, c’est pour rire, évidemment. Quoi, ceux qui portent des polos ? Mort de rire, mais personne ne porte de polos, voyons, nous sommes dans un monde civilisé.