Vincent Dans Les Vapes innove en intégrant prochainement dans ses e-liquides une nicotine nouvelle génération, issue d’un mode d’extraction par chimie verte. Explications par Vincent Cuisset, président-fondateur de VDLV.

Vincent Cuisset, président-fondateur de VDLV (Pessac, France).

Nicotine vapologique

Vous pouvez présenter le concept de nicotine vapologique ?

La France est le 1er pays européen à avoir développé une méthode d’extraction de nicotine par chimie verte.

Ce concept est né d’un simple constat de base : la nicotine présente dans les e-liquides n’a pas été conçue, au départ, pour le vapotage. Il faut savoir que la production de nicotine n’est pas un fait récent. Produite en Inde, en Chine et plus récemment aux États-Unis, elle est employée depuis de nombreuses années pour ses vertus insecticides et également par l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de patchs ou de gommes à mâcher. Purifiée par des entreprises européennes, elle est aujourd’hui également utilisée en inhalation pour les produits du vapotage. Mais les méthodes traditionnelles d’extraction ne prennent pas en compte cette nouvelle application et elles utilisent des solvants qui permettent un rendement d’extraction maximal, comme le dichlorométhane. Il s’avère que ce composé est classé comme cancérigène et qu’il se retrouve systématiquement à l’état de trace dans la nicotine actuelle. Chez VDLV, nous avons toujours souhaité maîtriser, de A à Z, notre process industriel en exerçant un contrôle rigoureux sur la qualité et la traçabilité de nos matières premières. C’est pourquoi nous avons développé un nouveau procédé permettant d’extraire de la nicotine à partir de feuilles de tabac sans utiliser de solvants chlorés.
Parce que nous croyons dur comme fer à la professionnalisation de la filière et de ses acteurs, nous pensons que la vape mérite une nicotine spécialement fabriquée pour elle.

Qu’est-ce qui la différencie de la nicotine utilisée actuellement dans l’e-liquide ?

C’est justement le fait que nous n’utilisons pas de solvant chloré pour l’extraire. De plus, elle est produite dans notre laboratoire à Pessac, ce qui fait de la France le 1er pays européen à avoir développé une méthode d’extraction de nicotine par chimie verte.

Vous parlez de chimie verte pour son extraction de la plante de tabac, en quoi cela consiste-t-il ?

À terme, nous espérons pouvoir utiliser du tabac cultivé dans le Sud-Ouest afin de soutenir une économie locale en perte de vitesse.

L’objectif principal d’une production par chimie verte est d’obtenir le moins d’impuretés possible dans la nicotine. Or, l’utilisation de procédé chloré engendre la génération d’impuretés supplémentaires impossibles à supprimer totalement et, qui plus est, néfastes pour l’environnement. En éliminant dès le départ ces composés de notre méthode d’extraction, on obtient une nicotine plus pure et dépassant même les normes pharmacologiques actuelles (américaine et européenne). Par ailleurs, notre méthode de fabrication permet désormais une gestion optimisée des flux de matière dans toute leur complexité, en garantissant un suivi optimal de la qualité du produit, des rendements en matière, de la gestion des déchets et de l’automatisation du process. Ainsi, nous nous sommes aperçus que le mulch (résidu de tabac) contient un fort pouvoir méthanogène qui devrait intéresser les industries de méthanisation pour la production d’énergie et d’engrais. Notre installation repose également sur une production d’eau osmosée fonctionnant en circuit fermé permettant une optimisation de la consommation d’eau.

Peut-on parler de nicotine plus “safe” ?

Les exigences des pharmacopées américaine et européenne en termes de concentration de nicotine sont respectivement de 99 % (USP) et 99,2 % (PE). Les fabricants actuels honorent parfaitement ces grades. Certes, notre nicotine vapologique ne contient pas de dichlorométhane, mais seules des études à long terme pourront montrer qu’elle est plus “safe” que la nicotine traditionnelle. Ce qui est “safe”, ce n’est pas uniquement la molécule, c’est un ensemble : la maîtrise de notre processus, des matières premières et de notre savoir-faire.

L’extraction se fait-elle en France ? Sur du tabac cultivé en France ?

L’intégration dans nos e-liquides Vincent Dans Les Vapes puis CirKus se fera de manière progressive.

Effectivement, notre unité pilote d’extraction est basée à Bordeaux Métropole. À Pessac pour être précis, juste à côté de notre laboratoire de production d’e-liquides.
Pour le moment, le tabac que nous utilisons n’est pas d’origine française. Il faut savoir que les plants de tabac cultivés en France sont sélectionnés pour leurs propriétés gustatives afin d’apporter du goût aux cigarettes. Pour notre production, nous avons besoin de tabac qui soit naturellement riche en nicotine, de l’ordre de 5 à 6 % minimum. C’est pourquoi nous utilisons des feuilles de tabac d’origine étrangère ayant poussé sur des parcelles dépourvues de pesticides. Mais nous travaillons en collaboration avec un centre de recherche situé à Bergerac afin de développer des plants de tabacs compatibles avec nos besoins industriels. À terme, nous espérons pouvoir utiliser du tabac cultivé dans le Sud-Ouest afin de soutenir une économie locale en perte de vitesse.

Quand intégrerez-vous votre propre nicotine à vos e-liquides ?

Nous devons commercialiser une nicotine répondant impérativement aux exigences de la pharmacopée européenne. Or, la détermination des impuretés dans la nicotine liquide est un paramètre très complexe : des méthodes spécifiques d’analyse doivent être développées et la répétabilité des mesures doit être parfaitement contrôlée. Nous terminons actuellement cette phase finale d’analyse. Dans les semaines qui viennent, notre nicotine vapologique sera d’abord réservée à l’usage de bases nicotinées à travers la commercialisation de notre Nico Fill en version NV en 10 et 20 mg/ml de nicotine. L’intégration dans nos e-liquides Vincent Dans Les Vapes puis CirKus se fera de manière progressive. Nous envisageons également de commercialiser cette innovation vapologique sous forme d’e-liquide sans ajout d’arôme avec des taux variables de nicotine afin de permettre à nos consommateurs de s’essayer à son vrai goût et de revenir aux origines de la vape.

Au final, y aura-t-il un impact sur le prix des e-liquides VDLV ?

Nous produisons, en France, une nicotine de haute pureté et d’une qualité supérieure à celle présente sur le marché. Au regard du coût financier très important de notre unité d’extraction, notre Nico Fill NV aura forcément un coût plus élevé que la version classique. Mais nous ne souhaitons pas augmenter nos prix sur nos e-liquides Vincent Dans Les Vapes et CirKus, pour que cette innovation reste accessible à tous.

Annonce