L'imagerie par résonance magnétique pour étudier l'effet de la nicotine dans le cerveau

L’imagerie par résonance magnétique pour étudier l’effet de la nicotine dans le cerveau.

Selon une parution de presse des chercheurs britanniques affirment avoir trouvé le meilleur moyen pour analyser les effets du tabac sur le cerveau en soumettant les fumeurs à la technique de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pendant qu’ils fument.

Dans une petite étude pilote, les chercheurs ont également utilisé des cigarettes électroniques pour simuler les aspects comportementaux de l’acte de fumer du tabac et affirment que d’autres études pourraient aider les scientifiques à mieux comprendre les éléments en jeu dans la dépendance tabagique.

Les chercheurs expliquent que l’utilisation de la cigarette électronique s’est envolée ces dernières années mais que “le débat s’est enflammé sur les risques et les avantages qui en découlent”. Certains experts en santé publique affirment qu’elles pourraient aider des millions de personnes à arrêter de fumer ou à réduire les risque du tabagisme alors que d’autres estiment qu’elles pourraient « normaliser » cette habitude et attirer les enfants.

Alors que les débats s’intensifient, le tabac est responsable de 6 millions de morts chaque année et d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce chiffre pourrait dépasser les 8 millions d’ici à 2030.

Matt Wall, chercheur en imagerie à l’Imperial College de Londres, a conduit cette étude et affirme que son but n’était pas d’émettre un jugement sur les bons ou mauvais aspects des cigarettes électroniques mais de les utiliser en vue d’approfondir les connaissances sur la dépendance au tabac.

Il ajoute que le fait que les aides au sevrage tabagique, comme les patchs ou les gommes à mâcher, n’aient eu qu’un succès limité pour convaincre les fumeurs à arrêter de fumer, montre que la dépendance tabagique va bien au delà du problème de la nicotine.

« Il y a quelque chose d’unique dans cette drogue (nicotine) et dans son système de transmission, qui lui permet d’engendrer une très forte dépendance », ajoute Matt Wall à Reuters.

Et en analysant le cerveau de personnes en train de « fumer » ou de « vapoter », les scientifiques pourront ainsi étudier les effets sur le cerveau de ce qu’il appelle « le répertoire comportemental et sensoriel du tabac ».

Jusqu’à présent, il était impossible de suivre ces effets avec des cigarettes traditionnelles en raison de la difficulté à convaincre des personnes de fumer dans un espace aussi confiné qu’un appareil d’IRM.

Mais étant donné que les e-cigarettes produisent de la vapeur et qu’elle ne provoque pas de combustion, l’équipe dirigée par Matt Wall a pu suivre l’activité du cerveau après chaque bouffée.

Matt Wall a déclaré que cette étude n’était pas suffisante pour pouvoir tirer des conclusions définitives bien qu’elle a démontré une activité intéressante dans des parties du cerveau liées à la satisfaction et à la dépendance ainsi que d’autres zones impliquées dans la perception du goût et de l’odorat.

« Les e-cigarettes simulent très bien l’acte de fumer (et) nous avons démontré qu’utiliser des e-cigarettes avec l’IRMf était un excellent paradigme pour évaluer directement les effets du tabac sur la neuropsychologie humaine », ajoute Matt Wall.

Désormais, l’objectif est de mener de plus vastes études en utilisant des « vapoteurs ».

Les résultats de Matt Wall devraient être présentés lors de la prochaine conférence Global Addiction qui se déroulera à Rio de Janeiro.


Via Huff Post – Science

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