Une nouvelle étude de Maciej L. Goniewicz sur le vapotage passif conclut à l’absence de pollution par des produits liés à la combustion et à une présence de nicotine dans l’air dix fois inférieure à celle d’une cigarette de tabac. Voici une courte présentation de la recherche suivie d’une critique du docteur Michael Siegel.

Introduction

Le vapotage passif étudié par Maciej L. Goniewicz

Le vapotage passif étudié par Maciej L. Goniewicz

Les cigarettes électroniques (plus communément appelées « e-cigarettes ») sont conçues pour générer de la nicotine inhalable (vapeur). Lorsqu’un consommateur d’e-cigarettes tire une bouffée, la solution de nicotine est chauffée et la vapeur transportée vers les poumons. Bien que les e-cigarettes ne génèrent pas de vapeur passive entre les bouffées, une certaine vapeur passive est néanmoins expirée. Le but de cette étude est d’évaluer l’exposition passive à la nicotine et à d’autres produits toxiques liées au tabac contenus dans les e-cigarettes.

Matériaux et méthodes

Nous avons mesuré des marqueurs en suspension liée à une exposition passive : la nicotine, les particules d’aérosol (PM2.5 ), le monoxyde de carbone, et les composants organiques volatiles (VOCs) dans une chambre d’exposition. Nous avons créé de la vapeur d’e-cigarettes à partir de trois marques différentes à l’aide d’une machine à fumer et nous avons contrôlé les conditions d’exposition. Nous avons également comparé l’exposition passive avec la vapeur d’e-cigarettes et la fumée de tabac générée par cinq utilisateurs fumant aussi bien des cigarettes traditionnelles que des e-cigarettes.

Résultats

L’étude a démontré que les e-cigarettes sont une source d’exposition passive à la nicotine mais pas aux produits de combustion. La concentration de nicotine dans l’air émise par les différentes marques d’e-cigarettes allait de 0,82 à 6,23 µg/m3. La concentration moyenne de nicotine résultant de l’utilisation de cigarettes de tabac était 10 fois plus élevée que celle liée à l’utilisation d’e-cigarettes (31.60±6.91 vs. 3.32±2.49 µg/m3, respectivement; p = .0081).

Conclusion

Fumer une cigarette électronique dans un lieu fermé pourrait exposer de manière involontaire les non-fumeurs à la nicotine mais pas aux produits toxiques spécifiques à la combustion de tabac. De nouvelles recherches sont nécessaires afin d’évaluer les effets sur la santé de l’exposition passive à la nicotine, en particulier dans des groupes de population vulnérables comme les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant de problèmes cardiovasculaires.

La critique du docteur Michael Siegel

Etant donné que seules trois marques de cigarettes électroniques furent testées, ces résultats devraient être considérés comme préliminaires. Toutefois, cette étude apporte de la documentation sur le fait que les e-cigarettes n’émettent pas de substances toxiques à des niveaux qui posent des risques pour la population. De nouvelles recherches sont certainement justifiées, mais à l’heure actuelle, les risques quelconques que pose la vapeur passive semblent être minimes.

En raison du fait que la nicotine est facilement absorbée dans les voies respiratoires supérieures, nous ignorons si le fait de vapoter dans les lieux publics expose les non-fumeurs à la nicotine. D’autre part, cette étude a été menée dans une chambre expérimentale et rien ne permet de démontrer quelle sera l’exposition à la nicotine dans la vie réelle si les vapoteurs utilisent les e-cigarettes dans les lieux publics.

Quoi qu’il en soit, nous savons que l’exposition à la nicotine avec le vapotage passif est bien moindre que l’exposition liée au tabac passif (qui est déjà très faible). Vu qu’il semble que l’exposition à la nicotine associée au vapotage passif est environ 10 fois inférieure à celle associée au tabac passif, on parle probablement de niveaux infimes d’exposition à la nicotine.

De plus, il ne fait désormais aucun doute que les cigarettes électroniques sont bien plus sûres que les cigarettes traditionnelles et que le vapotage passif est plus sûr que le tabac passif.

A la lumière de cela, il est difficile de comprendre que les chercheurs à la NYU aient affirmé que le vapotage était plus nocif que le tabac. Et il est tout aussi difficile de comprendre qu’une série de chercheurs et de groupes antitabac continuent d’affirmer qu’il n’y a pas assez de preuves pour démontrer que le vapotage est moins nocif que le tabac.


Source : http://ntr.oxfordjournals.org/content/early/2013/12/10/ntr.ntt203.short et http://tobaccoanalysis.blogspot.fr/2013/12/new-study-finds-that-vaping-does-not.html

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