Sally Satel, contributrice du site web du magazine Forbes, raconte comment une ligne téléphonique prétendant faire de la prévention contre le tabagisme participe à la désinformation et empêche les fumeurs de s’éloigner de la cigarette.

Elle a contacté UCANQUIT2.org, une agence partenaire du Ministère américain de la Défense. Sally Satel a évoqué à sa conseillère Angela la problématique de Roger, son mari fictif bien déterminé à arrêter de fumer, ne souhaitant pas vivre le même destin que son frère mort des suites d’un cancer du poumon. Elle explique qu’il a essayé en vain toutes les méthodes classiques telles que les patchs, les gommes à la nicotine et les thérapies de groupe.

Sally Satel demande à Angela si le SNUS, un produit recommandé par un ami de Roger, présente moins de risque pour la santé que la cigarette. Son interlocutrice lui répond que ce type de produit est tout aussi dangereux. Selon elle, Roger doit seulement avoir une très grande motivation pour arrêter de fumer.

Quant Sally la questionne au sujet de la cigarette électronique, la conseillère n’est pas plus loquace.

“Elle ne sait pas” si c’est un dispositif moins nocif pour la santé. Un de ses collègues David Sweanor a aussi contacté UCANQUIT2.org. On lui a notamment expliqué que les utilisateurs de SNUS étaient “50 fois plus susceptibles que les non-utilisateurs d’avoir un cancer de la joue et des gencives”.

Les équipes de cette agence ne sont pas les seules à désinformer le grand public sur les alternatives au tabagisme dénonce Satel. Le commissaire du département de la santé de l’État de New York encourage les professionnels de santé à présenter à leurs patients les dangers des vapoteuses et à décourager leur utilisation auprès de leurs patients fumeurs.

Un sondage publié dans les Annales de l’American Thoracic Society révèle que les pneumologues et les médecins ne sont pas au courant des avantages de la vape dans la réduction des risques pour le fumeur. Par ailleurs, environ deux tiers des médecins recommandent les médicaments approuvés par la FDA au détriment des cigarettes électroniques.

Sally Slater rappelle des faits incontestables concernant le SNUS. Il est très populaire en Suède et contribue à la baisse du tabagisme, dans un pays où les décès causés par la cigarette sont largement moins nombreux que dans tous les autres pays de l’UE. Enfin, elle conclut par un brin d’optimisme. Elle a l’espoir que le nouveau commissaire de la FDA modifie la réglementation qui oblige les fabricants à faire approuver leurs produits par des démarches administratives très onéreuses. Elle espère également que les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) admettent les erreurs de jugements commises à l’égard de ces produits.

En France, le centre Tabac Info Service géré par la nouvelle agence Santé publique France, a fait évolué sa position et reconnait depuis juillet 2016 la cigarette électronique comme une aide possible à la cessation tabagique, sans pour autant l’intégrer officiellement dans son arsenal d’aide au sevrage.

Annonce