La recherche, réalisée à partir des données de plus de 24 000 participants, démontre une nouvelle fois la réduction des risques offerte par la cigarette électronique par rapport au tabagisme.

Déception pour ces chercheurs antivape

La semaine dernière, une nouvelle étude (1) sur la cigarette électronique a été publiée dans la revue médicale Circulation, de l’American Heart Association (AHA). Réalisée par 8 chercheurs, celle-ci s’intéressait aux risques cardiovasculaires connus par une population de 24 027 participants, qui ont déclaré leurs habitudes de tabagisme, vapotage, ou double utilisation (fumer en même temps que vapoter), entre les années 2013 et 2019. Toute personne qui avait fumé plus de 100 cigarettes dans sa vie et qui fumait au moment de l’étude a été classée comme fumeuse. Une personne utilisatrice exclusive de cigarettes électroniques était catégorisée comme vapoteuse. Enfin, les répondants qui fumaient et vapotaient en parallèle étaient caractérisés comme doubles utilisateurs, alors que le dernier groupe était composé par ceux qui ne fumaient pas, ni ne vapotaient. 

Afin d’étudier les conséquences potentielles pour la santé de l’utilisation de chaque produit, les chercheurs ont défini les maladies cardiovasculaires comme tout diagnostic autodéclaré d’infarctus du myocarde ou de pontage, d’accident vasculaire cérébral, ou d’insuffisance cardiaque. Toutes ces maladies ont également été comptabilisées de manière individuelle. Si la méthodologie utilisée pour cette étude est des plus classiques, ce sont ses conclusions qui le sont moins. 

Les auteurs notent ainsi que « les participants utilisant exclusivement des e-cigarettes présentaient un risque de développer n’importe quelle maladie cardiovasculaire qui ne différait pas de celui des non-utilisateurs et un risque plus élevé, bien que non significatif, d’infarctus du myocarde, d’hypertension artérielle ou d’accident vasculaire cérébral… Par rapport au tabagisme, l’utilisation de l’e-cigarette était associée à un risque de maladie cardiovasculaire inférieur de 30 à 40 %, bien que cette association ne soit significative que pour l’ensemble des maladies cardiovasculaires ».

Si l’on se penche en détail sur les chiffres de l’étude, on découvre que le groupe des fumeurs a déclaré 569 maladies cardiovasculaires, contre 41 pour le groupe des vapoteurs, soit une diminution de 92,8 %. Concernant les crises cardiaques, ce chiffre était de 242 contre 15 (- 93,9 %). Des données qui démontrent clairement la réduction des risques offerte par la cigarette électronique par rapport au tabagisme. Sans parler du fait que l’étude ne s’est pas penchée sur le passé tabagique des vapoteurs. Autrement dit, le peu de maladies cardiaques déclaré par le groupe qui utilise des vaporisateurs personnels pourrait très bien être le fruit de son passé de fumeur. 

Si ces données sont déjà excellentes pour mettre en lumière la faible nocivité du vapotage par rapport au tabagisme, les déclarations des auteurs (membres de l’AHA, association notoirement antivape, N.D.L.R.) de l’étude le sont tout autant : 

« Nous n’avons pas trouvé de différence significative dans le risque cardiovasculaire de l’utilisation exclusive d’e-cigarettes par rapport à la non-utilisation de cigarettes et d’e-cigarettes, bien que les analyses aient été limitées par un petit nombre d’événements de maladies cardiovasculaires chez les utilisateurs d’e-cigarettes »

Cette phrase signifie tout simplement qu’il y a eu tellement peu de problèmes cardiovasculaires dans le groupe des vapoteurs que leur nombre n’était pas statistiquement significatif par rapport au groupe des non-fumeurs/non-vapoteurs

Et pourtant, comme le note Cameron English, rédacteur et co-animateur du podcast Science Facts and Fallacies, également membre de l’American on Council and Health (ACSH), les chercheurs ayant réalisé cette étude ont titré leur communiqué de presse :

« Aucun avantage pour la santé chez les adultes qui ont utilisé à la fois des e-cigarettes et des cigarettes traditionnelles ».

De quoi alimenter l’hystérie médiatique concernant le vapotage aux États-Unis, et servir à des journalistes peu scrupuleux, un nouvel article contre la cigarette électronique, alors que l’étude dont il est question démontre justement tous ses bienfaits. 


(1) E-cigarette Use and Risk of Cardiovascular Disease: A Longitudinal Analysis of the PATH Study, 2013-2019, Berlowitz et al, Circulation. 2022;145:00–00. DOI: 10.1161/CIRCULATIONAHA.121.057369.

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