Fumer moins ne réduit pas la mortalité. Voilà le résultat d’une étude écossaise, publiée dans la revue American Journal of Epidemiology, qui met à mal la croyance de tous ceux qui pensaient que réduire le nombre de cigarettes qu’on fume améliorait de façon significative la santé.

Plus de 5000 personnes ont ainsi été suivies sur une période de quarante ans par des chercheurs qui ont clairement démontré que la réduction du nombre de cigarettes fumées n’avait pas d’impact significatif sur la mortalité.

Ainsi, le seul fait de fumer entre une et quatre cigarettes par jour multiplie par trois le risque de mourir d’une crise cardiaque et augmente aussi le risque de cancer du poumon !

L’unique moyen de diminuer très nettement la mortalité reste l’arrêt complet du tabac.

Pourquoi ?

« Sur le plan cardiovasculaire, c’est le fait de s’exposer au tabac, même à toute petite dose, qui déclenche le risque d’infarctus. Le nombre de cigarettes fumées l’augmente peu», analyse le Pr Daniel Thomas, cardiologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. C’est ce qu’on appelle le mode on-off des mécanismes qui conduisent à l’infarctus.

Le phénomène de compensation du « fumer moins » joue aussi un rôle non négligeable : «Pour maintenir leur taux de nicotine, ces fumeurs qui se privent ont tendance à tirer plus intensément sur les cigarettes restantes, ce qui les expose à autant de substances toxiques qu’avant», relève le Pr Henri-Jean Aubin, tabacologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif.

Alors, quels sont les réels intérêts de la réduction de la consommation de tabac ?

-une étape vers le sevrage, si elle est déterminante et voulue

Pour les experts, réduire sa consommation de tabac ne peut ainsi être envisagé que si l’intéressé s’y met avec l’intention d’arrêter définitivement. Pour ce faire, il faut impérativement s’aider d’une substitution nicotinique (gommes, patchs, inhaleurs…).

-et dans ce cas, de bonnes chances de succès

«En général, les fumeurs qui ont réduit leur consommation sont aussi ceux qui ont envie d’arrêter et déclarent avoir confiance en eux pour y arriver», notent les chercheurs écossais.

La réduction d’au moins 50 % du tabagisme a un effet bénéfique réel dans le chemin vers l’abstinence: plusieurs études ont montré qu’elle la favorisait notoirement à terme.

Il s’agit en tous les cas d’arrêter le tabac le plus vite possible !

Il faut vraiment comprendre que l’impact du tabac est davantage lié à la durée d’exposition qu’au nombre de cigarettes fumées. «Or il y a une sous-estimation préoccupante du risque, notamment chez les patients peu dépendants qui fument en petite quantité ou de manière intermittente», déplore le Pr Thomas. Les petites doses ont longtemps été considérées, y compris par les médecins, comme peu dangereuses pour la santé. En 2005, la même étude norvégienne qui a montré que le seul fait de fumer entre une et quatre cigarettes par jour multipliait par trois le risque de mourir d’une crise cardiaque et augmentait aussi le risque de cancer du poumon soulignait aussi que la mortalité augmentait de manière linéaire avec le niveau de consommation.

En tous les cas, le bénéfice d’un arrêt complet est très rapide, rappellent les tabacologues. En un an, le risque d’infarctus diminue de moitié et le risque d’accident vasculaire cérébral rejoint celui d’un non-fumeur.

…Et de s’aider pour ce faire de tous les substituts nicotiniques existants, surtout de celui dont l’efficacité magistrale n’est plus à démontrer : la cigarette électronique !

Nous publions sur ce site suffisamment d’articles qui plaident en faveur d’un passage à la cigarette électronique (que nous souhaitons bien sûr définitif), nombre d’arguments à l’appui :

Loin d’être le moindre, celui attestant que la nécessité de la gestuelle chez un grand nombre de fumeurs les ont depuis longtemps découragés des patchs, gommes et même inhaleurs en matière plastique. Les cigarettes électroniques (surtout les tout derniers modèles, de plus en plus sophistiqués et « design ») pallient à cette impossibilité de « tenir une cigarette », la porter à sa bouche et reproduire le geste. Le hit en gorge grâce aux liquides et la vapeur produite après aspiration rappelle évidemment la fonction de la fumée.

Mésestimer cette dépendance au geste et à la sensation d’inhaler est déjà une grave erreur : si elle est inexistante, elle sera pour beaucoup de fumeurs qui voudraient arrêter synonyme de frustration.

Avec un peu d’expérience, le vapoteur parvient très rapidement (quelle que soit sa dose de nicotine initiale) à réguler le flux d’ingérence de nicotine jusqu’à trouver le dosage qui lui convient, quitte à le réduire avec le temps s’il le souhaite. Il n’y a donc pas cet effet de « manque » brutal qui survient même quand on utilise d’autres substituts dont l’effet finit par disparaître.

Tout ceci sans parler (longuement) de la très faible toxicité des composants des e-cig (reconnue même par Mr Dautzenberg) comparée au poison mortel qu’est le tabac.

Cet article de l’American Journal of Epidemiology (apprendre que le tabac fumé à faibles doses est quasiment aussi risqué que celui qu’un gros fumeur inhale du matin au soir) ne peut que nous conforter dans notre position de faire de la cigarette électronique (pour ceux qui échouent avec d’autres substituts) « le » moyen absolu de tordre définitivement le cou aux cigarettes-tabac.

Il ne faut pas se laisser décourager par les inévitables balbutiements (et parfois déceptions) de l’entrée en vapotage : il faut un peu de temps pour trouver son matériel adéquat et ses liquides de prédilection. Dès que c’est chose faite, la vaping n’est plus qu’un vrai plaisir, indirectement, nous déduisons donc aussi qu’il peut devenir le « seul » plaisir : pourquoi, quand on est bien rodé à l’e-cig, continuer à « s’en griller une petite » ? Aucun intérêt. Surtout pas pour notre santé.

À l’appui des conclusions de cette étude, je présenterais le « plan de bataille » comme suit :

  • Arrêter le tabac
  • Commencer l’e-cig
  • Supprimer le plus rapidement possible l’alternance e-cig/tabac
  • Ne plus faire que vapoter
  • Par la suite, pour les plus décidés, pourquoi pas : tout stopper

Source: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/07/05/20898-fumer-moins-ne-reduit-pas-mortalite

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