Aujourd’hui, l’article du vendredi n’a rien à dire. Mais « Moi, quand je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache » disait Raymond Devos, alors je m’en vais vous le dire, entendez vous ?

« Deliriant isti romani »
Obelix

Manque de motivation

Franchement, il y a des jours, comme ça… Vous voyez, lorsqu’on est un peu militant pour la vape, la moindre nouvelle, la plus petite énormité proférée par les antivape nous fait bondir, nous colle la rate au court-bouillon, et nous convainc plus encore que l’ennemi est un idiot qui doit être combattu Parce que comme disait Desproges, « L’ennemi est bête, il croit que c’est nous, l’ennemi, alors que c’est lui ».

Or donc, je lisais un article sur la Belgique. Le Belgique est un beau pays, un peu plat, mais qui « vaut mieux qu’une querelle linguistique » soulignait Jacques Brel. Et cet article expliquait que la Belgique comptait lever des fonds, pour lutter « contre la vape et l’obésité ».

D’habitude, j’aurais bondi de ma chaise, tout prêt à proposer des solutions, comme nous l’a enseigné Lev Kopelev : « La forme supérieure de l’opposition, c’est la création », mais, aujourd’hui, je soufflai à peine du nez, et encore, d’une seule narine. Vape et obésité, après tout, au point où on en est rendu…

Et oui, à peine une narine, un demi nez, me sentant un peu comme Raymond Devos, qui « avait commandé un demi. J’en ai bu la moitié. Mon verre était vide ».

« Quand on voit ce qu’on voit, qu’on entend ce qu’on entend, on a raison de penser ce qu’on pense » soupirai je, à l’instar de Coluche.

Donc, la Belgique s’apprête à mener de front une bataille contre la vape et contre l’obésité, sans qu’on en voie le lien, de quelque façon que ce soit. Et, que cette guerre soit menée ou perdue, il n’en sortira que des vaincus de toute façon, des fumeurs ou des obèses, il y aura des sacrifiés. Triste Belgique, terre des plus grandes défaites ! « Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine » nous rappelle Victor Hugo.

J’en ricane, mais c’est triste. Il va y avoir des morts. Et c’est ce que voulait dire Alphonse Allais lorsqu’il disait que « partir, c’est mourir un peu, mais mourir, c’est partir beaucoup ». Soit l’opération réussit, et les fumeurs meurent, soit l’opération échoue, et ce sont les obèses qui vont avoir des problèmes. Seuls resteront les amalgames gravés dans l’esprit des belges comme la vision des cadavres sur le champ de bataille. 

L’histoire, elle, nous donnera raison, mais trop tard. Un jour viendra où plus personne ne pourra dire qu’on ne sait pas ce que la vape fait sur le long terme, parce qu’on y sera arrivé, au terme de ce temps trop long. Nos politiques, peut-être, feront comme l’aïeul de Pierre Doris : « Un jour, mon grand-père s’est penché sur son passé. Comme il n’y avait pas de garde fou, il est tombé dans l’oubli ».

Enfin, bref, c’est un jour morose, et un article, j’en conviens, bien morne. Et ça tombe un vendredi. Pierre Dac aurait dit « il vaut mieux qu’il pleuve aujourd’hui plutôt qu’un jour où il fait beau », notez, mais je n’ai pas le cœur de trouver une chute à cet article, du moins une chute à la hauteur de celle d’où la Belgique laisse tomber ses fumeurs, aussi vais-je essayer de conclure par une citation. C’est bien, citer en fin de semaine.

Si t'es en faim de semelle, je peux m'occuper de toi. <span class="su-quote-cite">Maîtresse Sévère</span>
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