Alors que la cigarette électronique vit déjà de sombres heures dans beaucoup de pays d’Asie, le gouvernement de Taïwan vient de proposer une modification de sa loi concernant les risques des produits liés au tabac.
En route vers un bannissement total
Cette proposition n’a rien d’étonnant pour un État comme Taïwan se trouvant parmi les pays membres de l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est), la majorité des pays de la région appliquant déjà des interdictions totales ou partielles des dispositifs de vapotage électronique.
Cette future interdiction, en plus d’aller à l’encontre des libertés individuelles et d’empêcher ses habitants de se tourner vers la cigarette électronique comme alternative au tabagisme, pourrait avoir un impact économique non négligeable pour le petit État.
Lorsqu’il a été interrogé, Lee Chun Hao, directeur de l’Association Taïwan Vape (TVA), n’a pas retenu ses mots : “si l’amendement est appliqué, tous les acteurs économiques de la cigarette électronique du pays seront éliminés de Taïwan“. Il ajoute que cette interdiction concernerait plus de 30 entreprises qui seraient alors forcées de fermer leurs portes, laissant ainsi près de 200 000 vapoteurs taïwanais dans l’impossibilité de continuer de se fournir ce dont ils ont besoin afin de vapoter.
Un autre représentant de la TVA, Wang Yu-Yan, mentionne quant à lui l’incroyable potentiel économique des entreprises de vape, prenant pour preuve, selon ses dires, les liens qu’auraient d’immenses conglomérats internationaux tels que Foxconn Technology Group (fabricant de l’iPhone), avec le marché de la vape. D’après lui, une réglementation du marché de la vape serait plus intelligente, sous peine de voir naître à Taïwan, un marché noir de l’e-cig comme cela a été observé depuis le bannissement de la cigarette électronique dans des pays voisins tels que le Vietnam, le Cambodge, ou encore l’Indonésie.
Encore un coup de Big Tobacco ?
Alors que de nombreuses organisations gouvernementales mettent en avant la santé publique afin de justifier du bien-fondé de cette nouvelle proposition de loi, beaucoup y voient en fait, une nouvelle manipulation de Big Tobacco.
Il est vrai que la question peut être posée sachant qu’en Thaïlande par exemple, alors que la fabrication, la possession ou la vente de cigarettes électroniques est totalement interdite, l’IQOS, lui, produit fabriqué par PMI, est tout à fait légal…