Le 13 février, la Confédération Helvétique a voté en faveur de l’interdiction de publicité des produits du tabac à destination des mineurs. Un des derniers bastions européens tombe, malgré la puissance des industriels qui ont, pour beaucoup, leur siège sur place.

Une votation historique

On serait tenté de se dire « il était temps » : lors d’une votation, le 13 février dernier, la Suisse a décidé, par 57 % des voix, d’interdire la publicité des produits du tabac à destination des mineurs. Le résultat du scrutin devrait être transposé en 2023 dans la législation.

Les associations, qui se sont déjà réjouies de cette victoire, ont d’ailleurs signalé qu’elles seraient extrêmement vigilantes à ce que le texte soumis au vote populaire ne soit pas vidé de sa substance lors de sa transposition juridique.

La Confédération Helvétique est en effet le pays que de nombreuses compagnies de tabac ont choisi comme siège. La première réaction de la part de l’industrie est d’ailleurs due à un représentant de Philip Morris International, qui a jugé que « la liberté individuelle était sur une pente dangereuse ». Ce qui, de la part du fabricant de Marlboro, qui a fait de la dépendance son cœur de métier, est particulièrement ironique.

La vape et le SNUS sont également inclus dans la législation concernée, mais avec un dispositif moins rigoureux que pour le tabac. La votation intervenait sur une partie spécifique de la loi antitabac globale, dont nous vous avions déjà parlé.

Un des principaux enseignements est le résultat de la votation : 57 % des helvètes seulement est pour l’interdiction de publicité destinées à promouvoir le tabagisme à destination des jeunes. Un chiffre certes suffisant pour remporter le vote, mais extrêmement faible par rapport aux dangers du tabac. Traduit-il un défaut d’information du public ?

Quoiqu’il en soit, c’est un coup discrètement très dur au niveau de ses implications sur le long terme qui a été porté à Big Tobacco. Reste à voir en 2023 ce qui sera effectivement dans la loi.

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