Malgré le support en faveur de la cigarette électronique de l’agence de santé publique anglaise (PHE) et du Royal College of Physicians, certaines voix de santé publique outre-Manche restent prudentes sinon opposées à cette solution de réduction des risques tabagiques. Les parlementaires ouvrent une enquête.
Des preuves écrites demandées pour le 8 décembre
Norman Lamb, président du Comité des sciences et de la technologie a précisé le but de cette démarche : “Nous voulons comprendre l’impact de la réglementation et évaluer ce que représente cette industrie pour le système de santé et les finances publiques britanniques” a expliqué le parlementaire. Le groupe parlementaire qui rassemble des députés de plusieurs partis a demandé que des preuves écrites soient publiées d’ici le 8 décembre prochain.
Un bataille idéologique ?
Selon John Britton, directeur du Centre d’études sur le tabac et l’alcool du Royaume-Uni à l’Université de Nottingham, c’est une bonne initiative si elle permet de lutter “contre les idées reçues”. Il considère que les cigarettes électroniques apportent “un bénéfice considérable” pour la santé publique.
Parmi les organisations qui doutent de l’innocuité de ces produits, on distingue le National Institute for Health and Care Excellence (NICE), qui a alerté sur le fait qu’il y avait “peu d’informations” sur les bénéfices ou les limites que présentent les vapoteuses. Néanmoins, le NICE estime que les fumeurs doivent être informés que certaines personnes ont pu arrêter la cigarette grâce à ce dispositif.
La bataille s’engage entre les tenants de la cigarette électronique qui affirment s’appuyer sur les faits et non pas sur des idées pré-conçues.
Robert West en réponse à Matin McKee, anti-vape affirmé : “Le fait est que le PHE prête réellement attention aux preuves tangibles – et non à des sophismes et des analyses simplistes fondés sur des idées préconçues”.
Public Health England (PHE) a lancé en octobre une nouvelle campagne télévisée pour inciter les fumeurs à remplacer la cigarette combustible par son homologue électronique. En octobre 2016, plus de la moitié (53%) des participants au programme Stoptober ont choisi ce dispositif comme une aide au sevrage.
On ne comptait plus que 7,6 millions de fumeurs adultes au Royaume-Uni en 2016. Le taux de réussite au sevrage ont progressé significativement. Il atteignait 19,8% au premier semestre 2017, contre une moyenne de 15,7% au cours des dix dernières années.