Vous connaissez l’histoire de la bonne et de la mauvaise nouvelle ? Et bien, justement : la bonne nouvelle, c’est que AXA, qui n’est pas exactement une petite société d’assurance qui débute, aime bien la e-cig et le fait savoir. La mauvaise, c’est qu’au milieu de tout, ils se mettent à parler thanatopraxie sans qu’on sache trop pourquoi.
Vive la vape avec Axa
C’est une bonne nouvelle : sur son site internet, l’assureur Axa, dans la catégorie « Complémentaire santé », publie un article positif sur la vape. Après une première partie traitant de la cigarette de tabac, soulignant surtout le fait que noircir le tableau ne sert à rien, la plupart des fumeurs vivant dans le déni, AXA parle de vape.
Le vapoteur militant un peu émotif, à ce stade du texte, est déjà en larmes, sanglotant de joie tant le ralliement sans condition d’AXA à la cause de la vape est une étape importante. Bref, on frôle la perfection vapologique, mais on la frôle seulement.
Services de thanatopraxie, il est ou, le mort ?
Parce qu’au milieu de l’article, le rédacteur glisse innocemment « Le formol, présent pour faire la fumée, n’a pas une concentration différente de celle qu’on trouve habituellement dans l’air d’un appartement (où il vient des meubles et des produits d’entretien). ».
Un vaporisateur individuel ne produit pas de la fumée, qui est issue de la combustion, mais de la vapeur, qui est issue de l’évaporation. Ce petit détail, maint et main fois répété, est une minuscule erreur par rapport à l’éloge de la vape de AXA. Seulement, voilà, le mot formol, même utilisé dans une phrase rassurante, fait peur et est inexact.
Le terme exact pour ce gaz est méthanal. Il est présent, effectivement, dans l’atmosphère, il est produit, dans ce cas, par l’organisme humain lui-même, ou par l’action du soleil sur le méthane présent dans l’air ambiant à l’état naturel.
Et si on vapait du formol ?
Le formol est une solution aqueuse contenant une forte concentration de méthanal utilisé pour la conservation de corps dans le secteur funéraire ou de certains échantillons biologiques dans les laboratoires. C’est un produit très concentré, fabriqué selon un procédé spécifique, et dont le marché est réglementé.
Un fabriquant de e-liquide qui voudrait acheter du formol pour que son liquide fasse de la vapeur se tromperait donc sur toute la ligne. D’une, parce que sans habilitation préfectorale, il ne pourrait pas en acheter. De deux, parce que le formol, c’est en grande partie du méthanal, gaz inodore et incolore, et de l’eau. Autant dire que pour faire de la vapeur, même avec le meilleur dripper du monde, c’est nul. De trois, parce que le formol est beaucoup plus cher que la glycérine végétale, qui elle, est formidable pour la vape. Enfin, parce que ses clients achèteraient ses liquides une fois, pas deux.
Il est vrai que des études ont, un moment, tendu à démontrer la présence de formaldéhyde dans la vape. Il a été démontré ensuite que les conditions de formation du formaldéhyde évoqué par ces études avaient été réalisées en laboratoire, dans des conditions impossibles à reproduire dans la vie quotidienne, et que leurs affirmations étaient donc fausses.
Mais merci tout de même
Mais l’essentiel n’est pas là. Ces erreur bénignes ne doivent pas faire oublier l’essentiel : un assureur majeur, AXA, qui fournit des mutuelles individuelles ou de groupe, et des assurances de crédit à ses clients, fait passer des questionnaires de santé, s’implique dans diverses actions, considère officiellement la vape comme positive.
Et même si ils ne le font pas avec le vocabulaire tout à fait adéquat, c’est un allié majeur qui, de fait, rejoint la défense de la vape en tant que moyen de sevrage tabagique. C’est l’essentiel.