La vape est un océan de possibilités dont le frêle esquif de notre imagination a à peine entamé la surface. Rhooo, c’est beau, cette métaphore maritime. Tiens, puisqu’on est vendredi et qu’on parle de flotte…
La vape du futur, c’était hier
Il y a en effet un certain nombre de personnes qui n’y arrivent pas. Intolérants au propylène glycol, ne supportant pas les taux de nicotine élevés qui leur sont pourtant nécessaires, ou tout simplement craintifs devant les divers problèmes soulignés par la presse scientifique, notamment les physiciens de BFMTV, les biologistes de RTL et les anatomo-pathologistes de l’AFP, comme les risques d’explosions.
Il est vrai que le blindage sur la devanture des shops de vape et les chemises en kevlar des vendeurs n’inspirent pas vraiment confiance.
Pour tous ceux-là, votre humble et fauché, surtout fauché, serviteur a élaboré un nouveau concept : l’homéovapie. C’est comme l’homéopathie, mais pour la vape. Elle propose une alternative saine et naturelle à la vape allopathique ( l’allovapie) basée sur la chimie.
L’homéovapie, comment ça marche ?
Le principe de l’homéovapie est simple. Prenez une goutte de nicotine, une goutte de PG, une goutte de VG et une goutte d’arômes. Mélangez le tout à un litre d’eau. Videz l’eau : ce qui reste sur les parois est votre solution. Recommencez : remplissez d’eau le verre, jetez le tout, vous connaissez. C’est ce qu’on appelle une dilution. Il en faut mille.
Oui, c’est toute la différence : mille dilutions, ça s’appelle de l’homéopathie. Une seule, ça s’appelle faire la vaisselle.
Une fois cette dilution obtenue, votre liquide sera composé principalement d’eau, à peu près dans les mêmes proportions que de l’eau non homéopathique, par exemple.
C’est parce que l’eau qui a subi une dilution a un souvenir, la fameuse mémoire de l’eau, alors que la flotte standard qui tourne en boucle sur la planète depuis environ 4 milliards 400 millions d’années est totalement amnésique. Heureusement, sinon elle aurait un goût d’urine de dinosaure.
Le matériel homéovapique
Mais le concept ne s’arrête pas aux produits homéovapiques. Parce que, je vous vois inquiets : mettre de l’eau dans votre matériel standard risque de s’avérer problématique. Mais non, il faut bien entendu un matériel homéovapique dédié.
Ainsi, le matériel homéovapique est constitué d’une box et d’un atomiseur. Pour l’atomiseur, tout est en cristal, y compris la résistance. Ce matériel d’une haute pureté transmettra la nicotine homéovapique par résonance spirituelle directement dans vos chakras. Rien ne chauffe, rien n’est transformé ou sublimé, ni dégradé, vous garantissant que la flotte, pardon, les molécules dosées avec une précision quantique vous parviendront sans perdre leurs qualités.
La résistance, d’une valeur de 57 euros 99, se change tous les deux jours. Grâce à elle, vous ne gaverez pas les officines d’allovapie, contrairement aux autres moutons.
Quand à la box, elle est faite en apatite, une pierre parfaite pour soigner les rhumatisme en lithothérapie, elle soulagera votre main qui aura la lourde tâche de tenir votre box grâce aux ondes positives du géomagnétisme. Ainsi, vous ferez d’une pierre, deux coups.
Bien entendu, elle est adaptable à votre homéovape : elle est réglable de 1 à 150 bovis. Pas besoin d’écran ni de boutons, le réglage se fait selon la sensibilité de l’utilisateur, par syntonie.
L’homéovapie subira, bien entendu, les foudres et les critiques des boutiques d’allovapie traditionnelles. Le lobby de la vape est très puissant et cherchera à taire cette découverte. Mais ne laissons pas ainsi sacrifier notre quête de vérité et de marge brute sur l’autel de la science !
Pour ceux qui débarqueraient, il semble utile de rappeler que l’article du vendredi est à visée parodique, avec tout ce que cela implique en terme de second degré. Si néanmoins un petit malin s’avisait de s’approprier cette idée pour lancer un business lucratif, l’auteur tient à rappeler que, moralement, il désapprouve, et comptablement, il prend 50 %.
