En limitant le taux de nicotine à 20mg/ml l'Europe préserve les intérêts de l'industrie pharmaceutique.

La baisse des ventes de substituts pousserait les pharmaciens à réagir face au succès grandissant de l’e-cigarette.

Alors que l’ancien responsable de la rubrique médecine du journal Le Monde se fait le relais aujourd’hui des propos tenus par Bertrand Dautzenberg au sujet de l’e-cigarette JAI, Jean-Yves Nau s’est interrogé la semaine dernière sur l’intérêt soudain des pharmaciens envers la cigarette électronique.

Ces derniers ne peuvent plus en effet ignorer la baisse des ventes de tabac qui accompagne la démocratisation des vaporisateurs et doivent surtout s’inquiéter selon Nau, de la chute des bénéfices liés à la vente ralentie des substituts nicotiniques traditionnels.

L’Académie nationale de pharmacie évoque dans un communiqué du 5 février 2015, les dizaines de milliers de décès par an provoqué par le tabac, ainsi que la formidable réduction des risques qu’apporte ce dispositif.

Ses recommandations quant à la distribution de ces produits paraissent également raisonnables. Elle préconise notamment un contrôle des recharges dans le cadre de la norme Afnor et la température de chauffe normale de l’appareil. En revanche, on s’étonne tout comme Jean-Yves Nau lorsque les académiciens pharmaciens réclament que l’e-cigarette “soit exclusivement réservée aux personnes en cours de sevrage nicotinique, afin d’éviter que la cigarette électronique soit une porte d’entrée vers le tabagisme classique”.

Ce principe de précaution est idéal pour justifier un encadrement inadapté du produit et des conditions de sa distribution. Et essayer de s’accaparer un marché florissant, à défaut de vouloir résoudre un problème de santé publique.

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