Une étude (1) parue en février 2018 affirme que la vapeur émise par une cigarette électronique peut contenir des traces de métaux, et notamment d’arsenic. Immédiatement reprise par quelques médias nationaux peu attentifs à la qualité de l’information qu’ils relaient, cette étude a pu provoquer chez des fumeurs ou vapoteurs une certaine crainte, et peut être que vous en faites partie.

Peut-on trouver de l’arsenic dans la vapeur de cigarette électronique ?

Contrairement à ce qu’affirment certaines études, si la présence de certains métaux est avérée dans la vapeur de cigarette électronique, leur quantité est trop faible pour présenter de risques majeurs pour la santé.

Une étude destinée à faire peur

« Nos conclusions indiquent que les cigarettes électroniques sont une source potentielle d’exposition à des métaux toxiques, et notamment pour le chrome, le nickel, et le plomb », affirmait l’étude à sa sortie en 2018. « D’autres métaux comme le Manganèse ou le Zinc sont toxiques lorsqu’ils sont inhalés », indiquaient les chercheurs. Selon eux la présence de ces métaux provient d’une contamination du e-liquide via la résistance du vaporisateur faite de métal. Alors faut-il vraiment s’inquiéter ?

Il est certain que lorsqu’on lit un article qui commence par “selon une étude” nous avons tendance à lui attribuer une grande valeur, car nous prêtons une confiance aveugle aux scientifiques et à toutes les blouses blanches que nous croisons sur notre chemin. Mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’elles peuvent être aussi complètement biaisées et véhiculer de fausses informations aux conséquences désastreuses, car elles peuvent parfois modifier l’opinion publique sur un produit qui pourtant représente un formidable outil de santé publique.

Un gros problème méthodologique

Dans le cas de cette étude, et comme dans de nombreux autres cas malheureusement, le problème vient de la méthodologie. En effet, pour évaluer le niveau de dangerosité d’un produit, on a coutume de prendre des référentiels standardisés établis le plus souvent pour protéger les lieux de travail à risque (usines, etc.). Ensuite on compare les niveaux constatés avec ceux inscrits dans les limites d’exposition du référentiel et on tire des conclusions. Mais encore faut-il pouvoir correctement les comparer. Un commentaire du chercheur grec Konstantinos Farsalinos, le 24 février 2018 sur Facebook, explique cela clairement :

« La quantité de métal trouvée par les auteurs était mesurée en microgramme par kilogramme (μg/kg). En réalité ces niveaux de concentration sont si bas, notamment pour le chrome et le plomb, que j’ai calculé qu’il faudrait vapoter plus de 100 millilitres par jour pour aller au-delà des limites de sécurité imposées par la FDA américaine en ce qui concerne l’inhalation de substances médicamenteuses. Les auteurs se sont une fois de plus mélanger les pinceaux. Les scientifiques devraient tous utiliser des référentiels de sécurité environnementaux relatifs à l’exposition pour chaque inhalation, et les appliquer au vapotage. Les êtres humains effectuent environ 17000 respirations par jour, mais seulement entre 400 et 600 bouffées de cigarette électronique par jour ».

Tout est dit. Finalement cette étude américaine fait encore les gros titres, mais n’apporte aucune donnée concrète sur le danger potentiel de la vapeur des cigarettes électroniques, bien au contraire. Inutile donc de vous inquiéter inutilement concernant la présence d’arsenic dans la vapeur, les niveaux détectés. La vape offre une réduction des risques considérable face au tabac fumé. Le tabagisme tue une personne toutes les 6 secondes dans le monde. La cigarette électronique reste une alternative bien plus saine que le tabac fumé et permet de sauver des vies.


1- Metal Concentrations in e-Cigarette Liquid and Aerosol Samples: The Contribution of Metallic Coils – Environ Health Perspect; DOI:10.1289/EHP2175

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