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Paquet de cigarettes à 10 euros : le choc n’a pas eu lieu

Mis à jour le 17/04/2023 à 19h31
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Le Mois sans Tabac  et l’ambiance générale en boutique de vape en France s’accordent : cette année 2020 voit moins de fumeurs tenter d’arrêter de fumer. Une situation qui laisse perplexe alors que les cigarettes ont franchi un seuil symbolique. Situation passagère ? Et comment l’expliquer ?

Un bilan mitigé

125 783 : c’est le nombre d’inscrits sur le site du Mois sans Tabac pour l’opération 2020 en France, un bon chiffre, mais très en deçà des 203 715 de la campagne 2019. L’arrêt du tabac n’a pas mobilisé les foules, ce qui est paradoxal, et décevant, l’année où le paquet de cigarettes franchit le seuil symbolique des dix euros.

Même constat en boutiques. Beaucoup soulignent que l’activité redémarre sur les kits primo vapoteurs, ce qui est plutôt encourageant, mais que la courbe se rapproche des « mois lambda » plutôt que de l’explosion attendue lors d’un Mois Sans Tabac concomitant à une augmentation forte du prix des cigarettes.

L’explication la plus simple serait de tout mettre au compte de l’ambiance particulière cette année, du contexte épidémique et des confinements. Les gens sont angoissés, ils ont tendance à s’inquiéter pour l’avenir et fumer plus.

Mais ça n’explique pas tout. Au contraire : en cette période d’incertitude économique, l’argument financier joue à plein. Faire des économies en arrêtant de fumer, par la cigarette électronique ou tout autre moyen, est l’argument massue pour qui s’inquiète pour son emploi, ou du moins son niveau de vie, premier sujet d’inquiétude des français.

La mauvaise image de la vape ? Possible, mais quand on voit les chiffres, c’est l’ensemble de l’opération Mois Sans Tabac qui a fait un piètre score, relativement aux années précédentes, et la vape n’en était pas la vedette jusqu’ici, loin de là.

D’ailleurs, quelques vérifications auprès de pharmacies nous apprennent que la vente de substituts nicotiniques est restée stable, du moins dans les officines contactées.

Les trafics ou les achats frontaliers peuvent apporter une explication, mais dans des zones géographiques précises : pas trop loin des frontières, logiquement, et dans les grandes conurbations pour le trafic.

Mais la vérité est là : le choc du paquet de cigarettes à 10 euros n’a pas eu lieu, bien que tous les indicateurs aient été au vert. Décalage dû au COVID, à d’autres facteurs, ou échec patenté de la stratégie punitive, l’avenir le dira. Mais il est temps d’envisager un plan B. La mise en avant de la vape, par exemple. C’est le choix qu’a fait l’Angleterre, qui avait depuis beaucoup plus longtemps un paquet de cigarettes beaucoup plus onéreux qu’en France, et qui n’a jamais obtenu d’aussi bons résultats sur la baisse de la prévalence tabagique que depuis qu’elle met le vapotage en avant.

L’idée mérite au moins d’être creusée, si du moins il existe une réelle volonté de réussir, ce qui n’est pas forcément certain.

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