Un homme serait mort à Fort Worth, au Texas, tué par l’explosion de sa e-cigarette. Si cette affaire est spectaculaire et dramatique, quelques points méritent d’être soulignés et expliqués.
Explosion en public
L’histoire sort ce jour suite au témoignage de la grand-mère de Will Brown, qui l’a élevé et s’est confiée à la presse en début de semaine.
Les circonstances du drame posent question. Le jeune homme s’est rendu dans une boutique de vape, Smoke and Vape DZ, située dans une galerie commerciale. D’après le témoignage du gérant de la boutique, donné à la chaîne CBS après la sortie de l’affaire, Brown n’a rien acheté sur place.
Le jeune homme est venu à la boutique en possession de son propre mod, dont on ignore pour l’heure la façon dont il se l’est procuré, pour demander des conseils d’utilisation. Il s’agissait, selon les déclarations du gérant, d’un mod mécanique.
Le gérant de Smoke and Vape DZ a éconduit le client, en lui expliquant qu’ils ne vendaient pas cette marque, qu’elle était connue pour avoir des problèmes, et qu’il ne souhaitait pas endosser la responsabilité d’un accident.
Will Brown est ensuite sorti de la boutique. Selon les témoins, en se dirigeant vers sa voiture, il aurait tenté de vapoter, et c’est à ce moment là que l’explosion est survenue. Alerté par le bruit, le gérant de la boutique a vu ce qui s’était passé et a aussitôt appelé les secours tandis que des témoins prenaient en charge le blessé.
Responsable ou coupable ?
Le traitement de cette affaire dans les médias US est assez déconcertant. Aucun journaliste n’a cité la marque du mod mécanique impliqué dans l’explosion, en revanche, le nom de la boutique est cité plusieurs fois, les articles laissant sous-entendre qu’elle aurait une part de responsabilité dans l’accident.
Si CBS ne s’était pas donnée la peine d’interviewer le gérant de la boutique, personne n’aurait précisé qu’il s’agissait d’un mod mécanique, donc dénué de la sécurité que procure un circuit électronique. Aucun journaliste ne s’est, par ailleurs, interrogé sur la provenance du mod et si il s’agissait d’un original ou d’un clone.
A moins d’un témoignage contraire, la responsabilité du gérant du shop est dégagée, à partir du moment où il a exprimé à haute et intelligible voix le fait qu’il ne vendait pas ce matériel parce qu’il était sujet à problèmes.
Il s’agit donc, si les informations données par les différents témoins sont exactes, non pas d’une négligence, mais d’un dramatique imprudence. William Brown utilisait sans connaissances un mod mécanique et a persisté dans son utilisation après avoir été informé par un professionnel que le modèle en sa possession était dangereux.
D’ailleurs, ce n’est pas la boutique, ni même le fabricant du mod, que la grand-mère met en cause, mais l’hôpital : Brown y serait resté deux jours avec un morceau de métal dans la gorge sans être opéré. A tort ou à raison, le sujet n’est pas là.
La conclusion de cette triste histoire, c’est que la grand-mère de Brown, malgré sa peine et sa douleur, est plus sage que la presse, puisqu’elle a décidé de ne pas porter plainte, partant du principe que ça ne lui ramènerait pas son petit-fils. La presse, elle, ne s’est pas privée d’alimenter le procès de la vape, à coup de sous-entendus et de non-dits.
Scott Gottlieb, de la FDA, a profité de l’occasion pour « rappeler » publiquement que la vape pouvait être dangereuse.
Profitons donc nous aussi pour rappeler que la vape sur mod mécanique requiert du matériel fiable et de solides connaissances. Elle n’est donc pas adaptée à la pratique des débutants. Avec un matériel fiable, doté d’un circuit électronique, dont on connaît la provenance.