De nombreux acteurs politiques et professionnels de la santé s’expriment dans les médias au sujet de la cigarette électronique. Mais il est beaucoup plus rare de d’entendre l’opinion de Hon Lik, le pharmacien chinois qui est à l’origine de ce produit. L’inventeur de la cigarette électronique s’est confié à Sciences et avenir.
Son objectif était avant tout de « créer une vapeur contenant de la nicotine qui soit proche de la fumée de la cigarette ». Il raconte son passé de fumeur et explique qu’il souhaitait développer un produit non nocif, qui reproduisait le geste du fumeur.
Mais il a dû faire face à de très grands défis : la nécessité de doser correctement la nicotine, proposer des parfums “adéquats à bases d’additifs non nocifs” et surtout parvenir à “miniaturiser le mécanisme à l’échelle d’une cigarette“. Après un travail non concluant sur une vaporisation par ultrason, il a enfin conçu la résistance chauffante présente dans toutes les cigarettes électroniques vendues dans le commerce aujourd’hui.
La commercialisation et le succès furent néanmoins tardifs pour Hon Lik, alors qu’il déposa son premier brevet en 2003. Et il a clairement identifié les freins à l’essor de son produit à l’époque : les industriels du tabac, les autorités sanitaires “suspicieuses” et le désintérêt des groupes pharmaceutiques. Ce sont étrangement les mêmes forces qui luttent contre la cigarette électronique en 2013…
Hon Like souhaite malgré tout un certain encadrement de l’e-cigarette, il regrette actuellement que la production du produit soit uniquement confiée à “de petites structures placées sur une niche porteuse” et l’absence d’action des grands groupes pharmaceutiques.