Encore tolérée pour un usage personnel, la cigarette électronique est officiellement interdite en Indonésie. Un institut universitaire américain désapprouve et propose aux responsables de santé publique Indonésiens des pistes de réflexions pour d’autres mesures de lutte contre le tabagisme.

« Interdire l’e-cigarette, pourquoi pas si le tabac n’existait pas »

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Selon l’institut O’Neill, en interdisant l’e-cigarette l’Indonésie s’attaque à la mauvaise cible

Avec une population de 256 millions d’habitants, l’Indonésie compte près de 35% de fumeurs. La cigarette électronique y est officiellement interdite bien que les autorités semblent pour l’instant encore tolérer son usage personnel.

L’institut O’Neill de l’Université américaine de Georgetown, à Washington DC, se consacre à l’analyse des lois nationales et internationales dans le domaine de la santé. Deux experts de cette institution se sont penchés sur l’interdiction du vaporisateur en Indonésie et ont étudié quelques scénarios possibles pour aider à faire diminuer la prévalence du tabagisme dans ce pays.

Dans un article paru sur le site de l’institut, les deux universitaires écrivent « il pourrait sembler que l’interdiction d’un produit addictif et néfaste, délivrant de la nicotine et attrayant pour les enfants est logique. Mais c’est une erreur ». lls poursuivent le raisonnement en soulignant que si l’Indonésie voulait « vraiment protéger les enfants et améliorer la santé publique » elle garderait les e-cigarettes légales et les utiliserait « comme une alternative moins risquée au tabagisme ». Pour eux, une interdiction de ces produits pourrait être justifiée si le tabac n’existait pas. Les auteurs suggèrent plutôt de mieux encadrer le vaporisateur personnel, en interdisant la publicité à l’attention des jeunes et le vapotage dans les lieux publics, mais bannir ce dispositif de réduction des risques rendrait encore plus difficile la lutte anti-tabac et à l’inverse, affirment-ils, l’autoriser ouvrirait la porte à des mesures draconiennes contre le tabagisme.

Les deux membres de l’O’Neill Institute avancent une autre idée qui pourrait inciter les fumeurs à devenir vapoteurs, ils proposent de réduire la teneur en nicotine des cigarettes papier. aux gouvernements qui craignent de voir leurs recettes fiscales trop baisser de compenser les pertes ils suggèrent d’appliquer une taxe sur la cigarette électronique. Les ventes de ces produits augmentant significativement, une telle taxe pourrait générer des revenus significatifs.

L’idée que le vaporisateur personnel pourrait ouvrir la porte de l’interdiction pure et simple des cigarettes a été discutée récemment comme une option valide en Chine. La même analyse peut être appliquée à l’Indonésie et d’autres pays. Les universitaires tempèrent cependant que même sans interdiction de la cigarette, une réglementation efficace de ce dispositif de réduction des risques permettrait à ces pays de réduire les méfaits du tabagisme.

En conclusion, les auteurs s’inquiètent qu’une interdiction de toute forme de produits du tabac (sic) louable en soi dans le cadre d’une politique ferme de lutte contre le tabagisme, n’oriente en réalité les décisions dans la mauvaise direction.

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