Ce vendredi est doublement important. D’abord, il est férié. Ensuite, c’est le dernier vendredi de confinement. Après, c’est la quille. Trop beau pour être vrai ? Et on vape quoi pour fêter ça ? Heureusement, notre article du vendredi répond à toutes vos questions. Presque… Bon, d’accord, pas du tout.

Huit, mais…

Alors que le déconfinement se profile à l’horizon comme la terre se fit voir telle une promesse de vie meilleure depuis la vigie aux marins épuisés, las et assoiffés de Christophe Colomb, il est temps de se poser la question qui fâche : bon, et maintenant ?

Oui, n’est-ce pas ? La question est plus épineuse qu’il n’y paraît de prime abord. D’ailleurs, moi-même, je ne sais pas trop quoi vous dire. « On continue de vaper » Semble être une évidence. Enfin, on continue de vaper pour ne pas fumer, évidemment, si vous ne fumez pas, ne vapez pas.

Non, même si on vous a dit que la nicotine protégerait du Covid. Parce que c’est un peu sujet à caution, ça aussi. Un jour, on fera le point sur le nombre assez extraordinaire de remèdes miracle qui ont été découvert, et pas seulement dans le sud de la France, sans pour autant avoir d’effets sur l’épidémie. Il faudra que je retravaille à la définition du mot « remède », je croyais la connaître, mais bon…

Si, il y en a un qui a vraiment fonctionné, et c’est le président des USA en personne qui l’a découvert, comme ça, en totale improvisation, sans notes : injecter du désinfectant dans les poumons des patients atteints du Covid. Et bien, contre toute attente, ça a marché : l’autopsie est formelle, ils sont morts guéri.

Enfin, c’est terrifiant, quand même. Par où commencer ? Pour ce lundi de déconfinement, tout est prêt. Mes godasses sont cirées, mon pantalon repassé, mon tee-shirt de Summoning préféré plié sur la chaise, j’ai un atomiseur coilé et cotonné, prêt à recevoir le liquide que j’ai spécialement sélectionné pour le déconfinement, et non, je ne dirais pas ce que c’est.

Et donc, lundi, paré, je m’élancerai dans le monde à nouveau.

Paré ? Désemparé, plutôt. Que faire ? Où aller ? Par quoi commencer ? Je me précipiterai bien vers tous les petits commerces non loin de ma rue qui, durant de longues semaines, ont souffert, perdu du chiffre, se sont endettés auprès des banques et de l’état, pour au final, ré-ouvrir dans un monde incertain.

Vers des lendemains qui chantent, mais faux

Le coiffeur, ça va. Enfin, je veux dire, là, j’ai essayé de prendre rendez-vous, et je pourrais bien voir un ophtalmologiste ou un dentiste avant de me faire couper les cheveux, vu l’attente. Il devrait s’en sortir, au final. Avec des ampoules et des cernes, mais je suis confiant.

On est d’accord : on ne peut pas laisser mourir une chocolaterie. Peu importent les paroles sacrées de Saint Weight et Saint Watchers : j’irai de ce pas hardi qui me caractérise lorsque la Gianduja est au bout du chemin dilapider mes quelques maigres économies dans des ballotins. Tenez bon, roi de Sparte, les renforts sont en chemin !

L’esthéticienne : cf le coiffeur. Même si je ne suis pas concerné, étant naturellement très beau, évidemment.

Je sais que, pour illustrer mon propos sur la lingerie, tous les lecteurs espéraient une jeune femme portant quelques articles soyeux, mais à la place, voici une photo de bombyx du mûrier, dont le ver à soie est la chenille. De rien.

La marchande de lingerie : là, ça va être compliqué. Comment ça, « parce qu’ils n’ont jamais ma taille » ? Pfff, franchement, terrez-vous dans ce terrier infâme qui vous sert de maison, j’ai presque envie de vous reconfiner quand vous faites ce genre de blague.

Évidemment qu’elles ont ma taille, c’est juste que la lingerie en soie raffinée se marie très mal avec un tee-shirt de metal. 

Désolé, Madame la Marchande de lingerie, mais je ne peux rien pour vous, n’ayant personne à qui offrir vos articles. Enfin, si, j’ai des idées, mais pas de quoi payer les émoluments de l’avocat si elle le prend mal. 

Et le libraire ? Il faut soutenir les libraires. Et il y aura sûrement des questions gênantes à poser à certains, vous savez, ceux qui disent tout le temps « j’aimerais bien lire, mais je n’ai pas le temps ». C’était là ! C’était votre moment ! Alors, vous pouvez expliquer que le bouquin que vous avez acheté il y a quatre ans est toujours à la même place, et surtout, que vous avez épuisé les catalogues Netflix ET Disney ?

Mais avant tout cela, mes pas me dirigeront vers la boutique de vape la plus proche. Je pousserai la porte et saluerait le vendeur, de loin, distanciation sociale oblige, et je lui achèterai un truc, n’importe quoi, un liquide, du fil, du coton, peu importe, tant qu’une partie de mes sous se retrouve dans sa caisse.

Parce que si tous les autres font les petits plaisirs de la vie, je n’oublie pas que c’est à la vape et aux magasins que je dois d’être encore, à ce jour, là pour en profiter.

Allez, bon déconfinement à toutes et tous. Pourvu qu’il fasse beau. De rien. 

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