Deux tiers des médecins aux Etats-Unis, soit 67 % s’accordent sur le fait que la cigarette électronique peut aider les malades du cancer à arrêter de fumer, mais seulement 36 % de ces médecins recommandent l’e-cigarette à leurs patients, selon une étude publiée en juillet par Plos One.
48.4% des médecins sollicités sur la question de l’e-cigarette par leurs patients
Il faut le rappeler, la FDA (Food and Drug Administration) n’a toujours pas reconnu l’e-cigarette comme méthode de réduction de risques pour le fumeur ni comme aide au sevrage tabagique, même si une grande proportion des médecins interrogés auraient tendance à la recommander.
L’étude de Kelly L. Kandra et Al. publiée sur Plos One a été rapidement relayée par plusieurs médias, notamment Medscape (en anglais) qui a analysé en profondeur les résultats de cette étude et les débats autour de celles-ci.
Le professeur Kelly Kandra et plusieurs de ses collègues du département de psychologie et de sociologie à l’université bénédictine de Lisle Illinois ont adressé des questionnaires à 787 médecins sélectionnés au hasard en Caroline du Nord par courrier électronique. Et seuls 413 médecins ont répondu au questionnaire. La plupart de ces médecins trouvaient en la cigarette électronique un moyen efficace de réduire les risques pour leurs patients atteints d’un cancer lié au tabac, tandis que très peu étaient pessimistes sur le produit.
“Vous allez rendre illégal un produit qui n’aide pas tout le monde à arrêter de fumer ? Où est la logique ? Même si ce produit marche pour seulement 10% des fumeurs, vous venez de sauver 10% d’entre eux, et vous réduisez mes contributions à la sécurité sociale.” -Dr. Rantz
D’après Medscape, plusieurs spécialistes ont critiqué cette étude, à savoir Ari Gilmore, médecin de famille à Pacific Medical Center à Seattle Washington. Il dit être étonné que tant de médecins puissent recommander le vapotage à la suite de cette enquête, avant de rajouter qu’il n’était ne soutenait pas vraiment ce produit et que ce sentiment était, selon lui, largement partagé. De part son expérience dit-il, la plupart de ses patients n’ont jamais arrêté de fumer bien qu’ayant adopté la cigarette électronique. Ceux qui s’efforçaient à le faire éprouvaient toujours le besoin de fumer régulièrement.
Darl Rantz médecin de famille en Géorgie n’est pas du même avis et dit recommander vivement l’e-cigarette à ses patients en âges majeurs. Il déclare que le gain pour la santé publique est énorme, même si l’adoption de l’e-cigarette ne touche pour le moment que 1 % de fumeurs. Il rajoutera que parmi les patients qu’il a convaincu à adopter le vapotage, la majorité a aujourd’hui arrêté de fumer. Selon lui, le vapotage est la meilleure alternative puisque dans la pratique, elle imite l’acte de fumer.
En définitive, le projet de la FDA qui vise à classer l’e-cigarette dans le registre des produits du tabac, aurait du mal à trouver un consensus au regard des avis divergents sur l’efficacité de la cigarette électronique.