La vape est-elle un truc de mecs ? En lisant cette question un peu stupide et sexiste postée sur un réseau social, nous nous sommes dit que, évidemment, non. Comme c’était un peu court, nous allons à la rencontre de femmes qui font la vape d’aujourd’hui. Aujourd’hui, Marine Dupiol, Directrice du développement stratégique de VDLV, nous donne son avis.

Bonjour, tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous dans la vie ? 

Marine, trente ans et bordelaise depuis toujours. Je n’ai jamais été à l’aise avec le fait de me décrire. Mes proches diraient certainement que je suis positive, dynamique, sensible et surtout que j’aime beaucoup rire et faire rire, un vrai one-woman-show, je provoque des syncopes ou pire … (si, si c’est possible) 

Quand êtes-vous devenue vapoteuse ?

Je suis devenue vapoteuse assez rapidement après mon arrivée au sein de VDLV en 2013, plus par curiosité que par conviction ou envie réelle d’arrêter de fumer.  Plus tôt, j’avais déjà tenté d’arrêter en utilisant un dispositif de vapotage acheté chez un buraliste à l’époque ; un achat impulsif. Cette première expérience s’est soldée par un échec cuisant. Quelques heures après son acquisition, mon vaporisateur ne fonctionnait déjà plus : mauvaise utilisation, mécompréhension du dispositif, … J’étais donc assez sceptique sur l’objet en lui-même et son réel intérêt pour le sevrage tabagique.

En arrivant chez VDLV, j’ai voulu retenter l’expérience ; j’ai vapo-fumé pendant près d’un an, il faut dire qu’à l’époque il fallait être très motivé pour arrêter de fumer avec une cigarette électronique. Dans mon sac à main, se trouvait une dizaine de batterie Ego, pour éviter la panne sèche ! 

Depuis maintenant plus de 7 ans, je n’ai pas retouché à une cigarette « classique ».

Comment êtes-vous devenue une professionnelle de la vape ? 

Je ne connaissais pas le secteur du vapotage, et n’étais donc pas attirée particulièrement par ce dernier. Je recherchais une entreprise pour réaliser mes deux années d’alternance dans le cadre d’un master en Stratégie Marketing. Je souhaitais une entreprise établie dans la région, avec de véritables valeurs, semblables aux miennes, principalement dans les secteurs de la cosmétique ou de l’agro-alimentaire.

Plutôt par défi personnel, j’ai postulé chez VDLV dans le cadre d’une offre en alternance. Je ne connaissais pas du tout l’entreprise et ma première expérience en tant que vapoteuse n’était pas très glorieuse.  

J’ai découvert une entreprise jeune avec une équipe toute aussi fringante et sous-dimensionnée à l’époque. On sentait déjà que l’entreprise poussait les murs tant elle grandissait vite ! Les échanges avec la direction étaient très détendus : une start-up quoi. 

À ce stade-là, je n’ai pas eu un coup de cœur pour le secteur mais plutôt pour l’ambition de la société et de ses dirigeants, leur déontologie et leurs valeurs. Le défi était immense : Tout était à construire dans un secteur qui donnait le vertige par sa vitesse d’évolution ! 

Rapidement, j’ai été mordue par la frénésie du secteur. C’est quand je suis devenue « ambassadrice » du vapotage, par conviction, que je me suis sentie « professionnelle de la vape ». Cela fait désormais 9 ans que j’évolue avec fierté dans ce secteur tumultueux, complexe, riche, coloré et plein de saveurs ! Et en tant qu’utilisatrice, je suis passée de sceptique à fervente défenseuse du produit : j’y crois profondément.

Depuis plusieurs années, vous pilotez le pôle marketing de VDLV, quelle est la mission de ce service ? 

Dans une entreprise qui manœuvre aussi vite, il a d’abord fallu se consacrer sur la structuration interne de nos offres produits et services. VDLV devait élever son niveau de jeu sur ce marché dynamique, qui nécessite de modifier en permanence son approche, son positionnement, tout en conservant les valeurs de la direction générale. 

Mon travail sur ce plan porte sur l’animation des processus tels que les lancements de produits, la création d’étiquettes conformes aux différentes réglementations, l’analyse des ventes, le développement des dispositifs disponibles pour nos différents canaux de distribution, l’analyse du marché et des consommateurs, l’identification des tendances, les éléments de discours pour les différentes cibles internes et externes, …

Le but est de toujours proposer des offres de produits et services cohérentes avec les attentes de nos clients professionnels et particuliers, tout en respectant et maîtrisant l’impact de ces décisions sur notre supply chain. 

Nous avons des contraintes spécifiques liées à nos outils industriels, et devons pourtant apporter fraîcheur et agilité, pour poursuivre notre développement : le curseur est parfois difficile à positionner.

Récemment, vous avez été promue au poste de Directrice du Développement Stratégique. Quel est plus précisément votre rôle ?

Il s’agit d’une nouvelle fonction, pour VDLV comme pour moi, qui vient compléter mes autres responsabilités. Nous voulons en créant ce poste répondre aux enjeux et besoins actuels de VDLV pour assurer son développement, mais aussi mettre en œuvre les moyens nécessaires pour lui permettre d’anticiper, de prendre de la vitesse, de trouver de l’agilité.

Ma mission est justement tournée vers cet objectif de performance globale, qui passe d’abord par une meilleure synchronisation entre les différentes entités, et par la recherche d’une meilleure coordination et coopération.

Après une période de croissance forte et rapide, un contexte difficile pour les entreprises notamment d’un point de vue organisationnel (crise sanitaire), il était nécessaire de retrouver une dynamique de travail collective. Le Leitmotive de ce poste est la transversalité, elle devra être trouvée dans tous les projets clés de l’entreprise. 

Ce nouveau pôle a pour vocation de traduire l’ambition stratégique de la direction générale et d’accompagner les équipes dans son déploiement.

En tant que Femme, avez-vous rencontré des difficultés dans ce milieu ? Avez-vous été choquée par certaines attitudes ? 

Il s’agit d’une question qui fait sens avec l’actualité et pourtant qui reste encore très délicate à traiter, notamment de manière nominative.

La représentativité de la femme dans notre secteur est encore minoritaire, malgré un courant « vape girls » revendiquant d’être une femme, de vapoter, d’être technique, et de vouloir du choix adapté. 

Il y a tout de même plus de femmes qu’on ne le pense à des postes clés dans les sociétés du vapotage (fabricants comme distributeurs) sur des postes de responsables, communicantes, marketeuses, cheffes de produit et de manière plus sporadique dans les fonctions commerciales. 

Concernant des comportements choquants, le curseur est propre à chacun(e). Les comportements les plus gênants se cristallisent souvent lors des événements. 

Dans notre milieu, la zone privée se croise et s’entremêle avec la zone professionnelle (notamment car d’une passion personnelle, certains créent une carrière professionnelle), le tutoiement et la proximité y sont facilités. Certains comportements s’inscrivent donc dans le milieu professionnel, à tort. 

Est-ce uniquement dans notre secteur qu’une femme sur un stand se voit relayée à apporter les cafés ? Je ne pense pas ! Est-ce que les blagues en dessous de la ceinture sont également l’archétype de notre secteur, probablement pas non plus ! Néanmoins oui, il faut être honnête, sans bonne répartie, on se retrouve à devoir parfois, réceptionner des phrases déplacées dans un contexte professionnel, ou juste déplacées ! 

Je retiens surtout les innombrables belles rencontres professionnelles et personnelles que j’ai faites. Pour le reste, je sais replacer la personne quand c’est nécessaire. Pour ceux qui ont un excès d’orgueil, car techniquement je suis dans ce secteur depuis longtemps (voire plus longtemps qu’eux) et chez un acteur qui contribue activement à la défense de la vape, ce n’est pas bien grave : je ne vais pas revêtir une posture de « potiche » pour soigner leur orgueil ! 

Sur un salon, comme dans certaines entreprises, il faut savoir jouer des coudes et s’affirmer.

On parle souvent de l’apport, dans divers domaines, de la vision féminine. Pensez-vous qu’il existe une vision féminine de la vape, et, dans l’affirmative, quelle serait-elle selon vous ?

Comme dans tous les domaines je l’espère ! Ce qui fait la diversité d’un secteur, c’est justement ce métissage des genres, des points de vue, des approches, des sensibilités, … Le secteur du vapotage n’y échappe pas, bien heureusement ! 

Ce serait réducteur et simpliste de prétendre qu’une femme produit une communication féminine, ou l’inverse. 

Je connais beaucoup de marques impulsées par des hommes, avec des codes élégants et des positionnements produits non genrés. Je condamne plus les approches vulgaires ou les raccourcis faciles prétendant qu’un consommateur masculin souhaite voir une femme nue sur une étiquette de flacon. Les marques peuvent proposer bien mieux, car bien que la cible soit majoritairement masculine, la clientèle féminine ne doit pas être en reste !

La diversité des profils de professionnels dans notre secteur fait sa richesse et notre filière doit proposer des produits pour tous les adultes.

Certaines sociétés, particulièrement des magasins, nous disent régulièrement qu’ils aimeraient recruter des femmes pour équilibrer des équipes majoritairement masculines, mais qu’ils n’en trouvent pas. D’après vous, les métiers de la vape sont-ils moins attirants ? Existe-t-il d’autres raisons ? 

Notre secteur souffre de beaucoup d’idées reçues : il est mal compris, dénigré, attaqué, parfois fragilisé par la désinformation. De plus, il est très codifié, communautaire, technique, ce qui le rend difficile à appréhender, et dans le cadre d’un recrutement, difficile de s’y projeter, surtout quand on n’est pas sensible aux produits. 

Je ne connais pas les chiffres de la parité face à l’emploi dans notre secteur, et s’il est différent des statistiques nationales peut-être une idée future de sondage ? Je dois dire que nous n’avons pas ce problème chez VDLV, peut-être justement parce que les postes sont plus variés et que les femmes sont présentes à tous les échelons dans chaque service, naturellement nous attirons donc tous les profils. 

D’après votre expérience et les informations dont vous disposez, l’égalité salariale entre hommes et femmes est-elle un fait, ou est-ce qu’il existe des disparités comme dans le reste du marché du travail ? 

L’inégalité entre les hommes et les femmes dans le milieu professionnel est pluriel : temps de travail/horaires, différence de salaire, accessibilité à l’emploi et discrimination à l’embauche, plafond de verre, …

Je n’apprendrais à personne ici qu’une femme a plus de difficultés pour accéder à l’emploi, avoir un salaire identique à un homme du même échelon, ou que les postes à responsabilités dans des entreprises de taille importante sont pourvues principalement par les hommes ?

Le problème est structurel : Dans la vie d’une femme, il y a parfois un désir d’enfant. Ce désir, dans une grande partie des entreprises (toutes tailles confondues), sera inévitablement un frein à la carrière professionnelle, pour peu que le foyer soit monoparental … 

Je m’attarde un peu plus sur cette question … Mais ce sont les mentalités qui doivent évoluer, profondément. 

La génération Y prône des valeurs dans le travail qui devraient se généraliser, sans être taxée de fainéante, de non-carriériste (je vous invite à écouter des conférences de Bosson Project – Emmanuelle Duez) : Le besoin de « liens », le rapport à la reconnaissance et donc à l’engagement et l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle. 

J’appartiens à cette génération, et ce sont des valeurs que j’estime profondément, c’est une recherche de « sens » dans tous les domaines. L’équilibre vie pro/perso est forcément délicat à traiter, surtout avec un poste à responsabilités, il y a toujours tant à faire… 

Mais cet équilibre permet à chacun d’avoir une vie personnelle riche, sans renoncer à ses projets, ses priorités, et en s’affranchissant de constamment s’excuser d’avoir une vie « après » le travail. 

En changeant cette vision, les femmes pourraient concilier l’ensemble des paramètres de leur vie, sans être « carriériste » VS « mauvaise mère » ou être une « bonne mère », mais « sans ambition », ainsi les réunions à 17H30 ne seraient plus la norme, pénalisant celles qui font tourner les ménages français ! 

Alors longue vie aux entreprises qui comprennent cela et l’appliquent ! Je suis fière de travailler chez VDLV également pour ces raisons. On essaye d’y cultiver le bien-être du collaborateur, de l’individu un maximum, de promouvoir son épanouissement personnel au sein du collectif. 

Le coronavirus aura au moins permis de développer le télétravail, ce qui permet de concilier beaucoup de paramètres dans une journée, mais la fermeture des écoles à plusieurs reprises a pénalisé une nouvelle fois, majoritairement les femmes …

Quels sujets vous tiennent particulièrement à cœur ?

Je suis curieuse et me passionne pour beaucoup de domaines, j’ai une forte sensibilité pour la cause animale premièrement, j’aime à penser que les études du vapotage en France sont faites grâce à des robots vapoteurs (U-SAV par exemple) plutôt que des tests sur les animaux. L’environnement également : notre filière a encore d’énormes progrès sur ce point, pour encaisser intelligemment la multiplication des déchets liée à la réglementation sur les 10mL, mais de jolies initiatives s’opèrent. 

Et enfin, la question vapoteuse : quels sont vos setup et liquides préférés ? 

Je vapote depuis un certain temps déjà sur un Leto RDA, avec une box Asmodus ou en version plus nomade, la DRAG X. Concernant mes e-liquides de prédilection, je fonctionne en cycle, actuellement je suis sur l’une de nos nouveautés, Mangue de Soleil de la marque V’Ice. Je la vapote depuis les premiers tests de développement ! 

La vape de Marine Dupiol

Vapoteuse depuis : 2013.
Setup actuel : Leto RDA de Titanide avec une box Asmodus ou en version nomade, le Drag X de Voopoo.
Liquide(s) préféré(s) : Mangue de soleil de V’Ice. 
Taux de nicotine : 3 mg/ml.
Consommation quotidienne : 5 ml.

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