Contrairement à une idée reçue, et malgré sa classification dans la rubrique « humour », l’article du vendredi n’est pas toujours destiné à faire rire. Non, parfois, il est aussi là pour dispenser de précieux conseils.

Tout ce que je veux pour Noël c’est pas toi

Parfois, je me demande ce que fait Mariah Carey durant les onze mois qui précèdent décembre. « Manger du chocolat » diront les mauvaises langues, mais ce sont des mauvaises langues, et même si c’est vrai, c’est pas gentil de le dire.

Mais oui, Mariah Carey va revenir, incessamment sous peu, avec sa chanson « all i want for christmas is you ». Et cet article ne parle absolument pas de ça. Mais prenez garde ! Elle revient. Elle va entrer dans le froid glacial de décembre suivie de sa cohorte de films de Noël psalmodiant leur mélopée funèbre et capturant l’innocent passant dans une gangue de sucre dont il ne sortira qu’au prix de lourds sacrifices à base de légumes à la vapeur.

D’ailleurs, l’autre jour, Maîtresse Sévère me confiant qu’elle-même ne recourait pas à cette chanson, « trop cruelle et dangereuse » même selon ses critères.

« Dangereuse comment ? » lui demandais-je, un poil étonné, tout en admirant la facture parfaite de son nouveau chat à neuf queues en fer rouillé barbelé « pour la santé mentale, tu veux dire ? ».

« Non » elle me regarda sinistrement « simplement, tout ce sucre pourrait faire grimper leur diabète à un seuil critique, voire fatal ».

« Logique » constatais-je avant de rendre congé, Maîtresse Sévère ne voulant pas rater le début de son téléfilm de Noël.

Double salto arrière

Mais donc, Noël arrive, et c’est une période que l’on peut apprécier si l’on parvient à oublier cette cohorte beuglante de clichés sirupeux dont la seule fonction est de vous faire regarder des publicités vantant des articles qui feront des cadeaux oubliés sitôt ouverts, finissant leur carrière sur Ebay une fois que vous aurez le dos tourné.

A ce stade, vous vous dites « on va se calmer, il y a encore un peu de temps ». Et si vous avez dit cela, il y a de fortes chances que vous apparteniez à cette catégorie de gens qui vont se réveiller le 23 décembre en se rendant compte qu’ils n’ont rien prévu, ni les cadeaux, ni les chocolats, ni les pulls moches, rien.

Même si ce dernier exemple est parfois sujet à discussion. Soyez honnête : on connait tous quelqu’un qui porte des pulls moches toute l’année sans s’en rendre compte et se pointe le soir du réveillon avec un truc franchement classe qu’il prend pour un truc moche.

Mais pour le reste, à vous les bousculades dans les rayons pour dénicher les ultimes objets pouvant passer pour des cadeaux de dernière minute, parce que, au rythme où vont les supermarchés, la veille de Noël, ils ont déjà mis le blanc partout et commencent à libérer des rayons pour Pâques tout en distribuant les catalogues de rentrée scolaire. A vous également les files d’attentes interminables aux caisses avec des mamies qui essaient de vous piquer votre place et la maman qui hurle sur ses gosses mal élevés tandis que le seul bambin à se tenir tranquille contemple le contenu de votre caddie et vous jette un regard plein de jugement alors que tes parents ne sont pas mieux, marmot !

Prévoyance est mère de tous les maux

Votre serviteur a donc son astuce, qui est toute simple : prévoyez.

Par exemple, je sélectionne et prépare trois liquides pour la période des fêtes, et ce, dès la mi-août. Trois liquides que j’adore et que je m’interdis de vaper trop souvent afin de ne pas m’en lasser. Je ne dirai pas lesquels. Sauf en échange de mon poids en Toblerone.

Trois flacons que je commande, que je prépare en y ajoutant le taux parfait de nicotine, et que je laisse reposer dans un coffret dédié installé dans un endroit idéal pour ses conditions de température et d’exposition. Tous les jeudis et tous les dimanches, je les agite, afin de bien mélanger tout ça.

Un flacon sera destiné à Noël, et ses saveurs seront parfaitement adaptés à l’ambiance cosy et bucolique, parfaitement choisi pour s’accommoder du confort ouaté et en totale osmose avec les mélanges des goûts, que ce soit celui de la bûche, des chocolats ou du chapon, dont tout le monde sait qu’il faut qu’il soit bien cuit sinon c’est trop sec.

Un flacon sera destiné au réveillon du nouvel an, son ambiance particulière, entre fête débridée et bonnes résolutions qui sont censées faire de vous une personne meilleure à minuit pile.

Et, préparés en avance, sélectionnés avec soin, steepés avec patience comme un vieux Comté dans la cave d’une fruitière du Jura, ils seront parfaitement adaptés.
Pardon ? Je lis dans vos commentaires que vous n’avez pas encore écrit que je ne parle pas du troisième liquide ? Celui-là, je le choisis pour ses arômes apaisants et le surdose légèrement en nicotine.

Parce que c’est celui que je mettrais dans mon atomiseur le matin du 23 décembre, lorsque je me rendrais compte que je n’ai rien, pas de cadeaux à offrir, pas de chocolats, que mon chien a bouffé mon pull moche, et qu’il me faudra affronte la bousculade dans les supermarchés et la queue à la caisse en affrontant la mamie resquilleuse de place et la mère et ses gamins mal élevés dont celui qui te juge.

C’est ce jour-là, et uniquement ce jour-là, qui me met suffisamment en rogne pour me donner tout le reste de l’année l’envie de me venger sur vous avec des phrases beaucoup trop longues.

Anticipez, c’est mon conseil. La file d’attente sera plus courte quand j’irais faire mes achats de Noël à la bourre. Merci.

Annonce