La nouvelle aurait été perçue comme un poisson d’avril il y a encore quelques années. Le pneumologue le plus médiatisé de France, Bertrand Dautzenberg, qui a longtemps émis des réserves quant à l’e-cigarette prend aujourd’hui le sujet à bras-le-corps et intègre désormais le dispositif dans ses stratégies d’aide au sevrage tabagique.
La cigarette électronique comme outil de lutte contre le tabagisme
Praticien dans le service de pneumologie de l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, le professeur Dautzenberg affiche clairement ses ambitions dans la lutte contre le tabac. Son objectif paraît ambitieux mais il y croit, il souhaite “zéro fumeur dans quinze ans” en France.
Pour arriver à l’atteindre, il est nécessaire d’informer plus clairement les fumeurs et les aider à se sevrer, notamment avec l’aide de la cigarette électronique si besoin. Le jeudi matin, il organise en ce sens des consultations dans son établissement de la capitale. C’est devenu indispensable pour rassurer explique-t-il, dans cette période ou les médias et les pouvoirs publics restent assez confus dans leurs messages et sur lequel “on dit tout et n’importe quoi“.
Prenez votre temps, ne stressez pas. Vapotez sans pression lors des premiers mois. Et surtout, même si vous vous installez dans le vapotage, n’oubliez jamais une chose : le danger du tabac est mille fois plus grand que celui de la e-cigarette. -B. Dautzenberg
Selon ce professionnel de santé également président de l’OFT, il ne s’agit certainement pas de la solution miracle à l’heure actuelle puisqu’elle séduit seulement 10% des fumeurs qui expérimentent le produit. Néanmoins, son succès pourrait se développer de manière considérable en guidant plus efficacement les vapoteurs. Il explique notamment que 3 000 e-liquides sont proposés aujourd’hui à la commercialisation et qu’un fumeur doit “tester entre 5 et 6 produits dés la première visite en boutique“. Il est possible de “vapoter toutes les 5 minutes” et explique bien qu’il est nécessaire de le faire sans “sans culpabilité et sans pression“.
Bertrand Dautzenberg rappelle cependant que l’e-cigarette ne se substitue pas totalement aux traitements classiques comme les patchs et les gommes, et continue à les recommander durant ses consultations. L’arrivée du vaporisateur personnel dans notre pays lui a donné “bon espoir” dans la lutte contre le tabac en aidant les fumeurs à s’en sortir sans souffrances et avec plaisir. Le souhait du professeur serait d’en faire davantage pour aider les fumeurs, notamment en organisant des points d’information similaires à celui de la Pitié Salpêtrière un partout dans l’hexagone. Un projet qui ne pourrait que satisfaire les défenseurs de la vape en France.
Source: Bruno Martrette / pourquoidocteur.fr