Les résultats d’une récente enquête indiquent que les adolescents français seraient de moins en moins attirés par le tabac. Entre taux d’expérimentation en baisse et prise de conscience des dangers que le tabac implique, la jeunesse française serait-elle en train d’ouvrir les yeux ?
Fumer semblerait de moins en moins cool
Mais si cette consommation de tabac n’est pour certains qu’une passade, beaucoup ne réussissent pas à s’en sortir et deviennent ainsi des fumeurs réguliers, mettant de ce fait leur santé en danger.
Afin de mieux comprendre la perception qu’ont les jeunes du tabagisme aujourd’hui, l’Institut National du Cancer et l’Inserm (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale) ont réalisé une enquête [1] dont les résultats ont été publiés dans la revue Tobacco Control.
Baptisée DePICT (Description des Perceptions, Images et Comportements liés au Tabac), l’analyse a été conduite en deux temps auprès d’adolescents âgés de 12 à 17 ans, ainsi que d’adultes âgés de 18 à 64 ans.
Tous ont été contactés par téléphone en 2016, puis en 2017, afin de pouvoir « examiner l’évolution des perceptions et des comportements liés au tabagisme chez un échantillon national d’adolescents français » suite à la mise en place de la nouvelle politique du gouvernement lancée en janvier 2017 (paquets neutres et augmentation des avertissements graphiques).
Les jeunes se méfieraient de plus en plus du tabac
Si l’on en croit les résultats de l’enquête, il semblerait que la politique du paquet neutre commence à porter ses fruits.
En effet, alors que 26,3 % des jeunes déclaraient avoir essayé de fumer au moins une fois en 2016, ce chiffre tombait à 20,8 % en 2017, soit une diminution de 5,5 % des jeunes s’étant essayé à la cigarette.
Le nombre de fumeurs quotidiens et occasionnels aurait lui aussi très légèrement diminué, passant de 11,6 % en 2016 à 10,5 % l’année suivante.
De plus, les fumeurs actuels auraient été moins nombreux à montrer un attachement à leur marque de cigarettes favorite, mais penseraient également moins souvent que la marque qu’ils fument est moins nocive que les autres.
Enfin, il semblerait que ces changements de perception des risques liés au tabagisme soient plus notables chez les filles que chez les garçons.
Les chercheurs concluent ainsi :
« Notre étude montre des changements dans les perceptions des adolescents à l’égard du tabac et de l’expérimentation du tabagisme après l’introduction du paquet neutre et l’augmentation de la présence d’avertissements graphiques. Ces changements d’emballage se sont accompagnés d’une augmentation de la nocivité perçue du tabagisme, d’une diminution de l’acceptation du tabagisme et d’une diminution de l’expérimentation du tabagisme chez les adolescents. De plus, un an après l’introduction de cette nouvelle politique en France, l’attachement des jeunes fumeurs à leur marque de tabac avait considérablement diminué. Ces résultats sont conformes aux conclusions antérieures de l’Australie, premier pays à avoir introduit le paquet neutre, et suggèrent que des changements dans l’emballage des produits du tabac pourraient contribuer à réduire l’acceptabilité et l’usage du tabac chez les jeunes ».
[1] El-Khoury Lesueur F, Bolze C, Gomajee R, et al Plain tobacco packaging, increased graphic health warnings and adolescents’ perceptions and initiation of smoking: DePICT, a French nationwide study Tobacco Control Published Online First: 08 November 2018. doi: 10.1136/tobaccocontrol-2018-054573
Nos derniers articles concernant le tabagisme