L’association de lutte contre le tabagisme ASH (Action on Smoking and Health) indique que le nombre d’utilisateurs d’e-cigarette aurait triplé durant les deux dernières années au Royaume-Uni, passant de 700 000 utilisateurs en 2012 à 2 millions en 2014.

La cigarette électronique comme aide au sevrage tabagique

La proportion de fumeurs devenus vapoteurs au Royaume-Uni est passée de 2,7% en 2010 à 17,7% en 2014.

La proportion de fumeurs devenus vapoteurs au Royaume-Uni est passée de 2,7% en 2010 à 17,7% en 2014.

Selon un récent sondage réalisé auprès de 12 000 personnes, près des deux tiers des utilisateurs seraient des fumeurs et l’autre tiers des ex-fumeurs. Enfin l’utilisation du vaporisateur personnel chez les non-fumeurs serait très négligeable, à seulement 1 %.

Ces conclusions sont en train d’être reprises par plusieurs journaux britanniques alors que la consultation publique sur le contrôle de la publicité en faveur de la cigarette électronique vient de se terminer.

La crainte de la passerelle vers le tabagisme chez les jeunes

L’Advertising Standards Authority, l’équivalent de notre CSA français, a en effet consulté de nombreux spécialistes en santé publique dont certains soutiennent l’idée selon laquelle la publicité pour l’ecig pourrait représenter un risque de passerelle vers le tabagisme chez les jeunes. Mais l’enquête de ASH, réalisée par l’organisme indépendant YouGov, suggère une fois de plus que ce n’est pas le cas et que les britanniques utilisent bien l’e-cigarette pour tenter de se libérer de leur dépendance tabagique.

La directrice de l’association, Deborah Arnott, estime qu’il est important de “contrôler la publicité sur les cigarettes électroniques afin de s’assurer que les enfants et les non-fumeurs ne soient pas visés” mais qu’il n’existe “aucune preuve que les cigarettes électroniques puissent agir comme une passerelle vers le tabagisme.

Les conclusions de l’association ASH viennent corroborer celles précédemment publiées par l’University College de Londres dont le site smokinginengland.info faisait écho il y a quelques semaines. Robert West, l’un des professeurs de cette université qui a mené l’enquête, infirme également la théorie du risque de passerelle vers le tabagisme :

En dépit des craintes de voir les cigarettes électroniques renormaliser l’acter de fumer, nous n’avons trouvé aucune preuve qui puisse appuyer cette théorie. Au contraire, les cigarettes électroniques peuvent contribuer à faire reculer le tabagisme dans la mesure où de plus en plus de gens les utilisent comme une aide au sevrage. -Robert West, University College de Londres

Bien que de nombreuses études confirment les unes après les autres que le risque de passerelle vers le tabagisme chez les non-fumeurs n’a pas de fondement scientifique, plusieurs leaders d’opinion continuent d’utiliser cette crainte pour justifier la création de cadres réglementaires jugés trop restrictifs par certains experts en santé publique. Le développement et la démocratisation du produit auprès des fumeurs passe notamment par différentes formes de communication dont fait partie la publicité. Selon Clive Bates, ancien directeur de l’association ASH, il s’agirait de traiter cette problématique avec beaucoup de précaution.

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