« Le Global Forum on Nicotine c’est un peu le Cannes de la vape » nous glisse Rémi Parola à l’oreille. Pas faux, si l’on considère les 350 participants venus de 55 pays fouler la moquette rouge à la rencontre des figures scientifiques et politiques de la vape.

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GFN, la grande salle de conférences

En examinant le programme de la conférence qui s’est tenue les 17 et 18 juin à Varsovie, difficile de ne pas être d’accord avec Rémi Parola, le “GFN c’est le Cannes de la vape”. Rassemblées pour deux journées de présentations et de débats, les figures sont bien ici : Clive Bates, Linda Bauld, Bertrand Dautzenberg, Jean-François Etter, Konstantinos Farsalinos, Jacques Le Houezec, Ann McNeil, Riccardo Polosa, ou encore David Sweanor.

Jouant dans une autre catégorie, Aaron Biebert est ici aussi, venu présenter son film A billion lives en avant première européenne.

Environ 350 participants ont fait le déplacement depuis 55 pays, dont la Nouvelle Zélande, l’Australie, le Canada, les Etats Unis, le Sénégal ou encore la Russie, le Kazakhstan, la Tunisie, le Liban, l’Inde et la Corée du Sud.

Dans les allées nous avons croisé le Professeur Bertrand Dautzenberg qui assistait pour la première fois à l’événement et l’avons interrogé sur son ressenti à la fin de la seconde journée. « Je suis frappé de l’ambiance contre les docteurs, et pourtant c’est lorsqu’elle est bien accueillie par les médecins praticiens, comme en France ou au Royaume-Uni, qu’elle se développe le mieux » regrette le tabacologue.

« Aucune donnée n’est communiquée sur les ex-fumeurs qui sont aussi ex-vapoteurs, pourtant c’est un phénomène que je constate souvent chez mes patients, ils arrêtent de fumer et finissent par arrêter de vapoter. Rien n’est dit là-dessus ».

La présence de l’industrie du tabac venue présenter ses « produits à risque réduit » déplait au pneumologue qui a consacré sa carrière à combattre les méfaits du tabagisme. Leurs études sont rejetées des publications scientifiques et elles profitent de cet événement pour communiquer.

Le pneumologue redoute certains produits comme l’iQos « conçus pour faire fumer » qui pourraient se révéler aussi addictif que la cigarette. Soulagé, depuis les enquêtes Paris Sans Tabac que la vape n’attire pas les jeunes qui expérimentent principalement le vaporisateur sans nicotine, le professeur redoute que ces produits dits à risque réduit ne crée une nouvelle génération d’utilisateurs dépendants.

Konstantinos Farsalinos, rencontré un peu plus loin, constate le succès grandissant du forum, avec davantage de participants et des salles bondées. Le nombre de posters scientifiques a au moins doublé remarque-t-il. Nous avons relevé que plus de la moitié sont publiés par l’industrie du tabac. JTI, BAT, PMI et Fontem Ventures occuppent plus de la moitié des murs.

« La science c’est la science » justifie le cardiologue grec, « je ne suis pas opposé par principe au fait que les cigarettiers publient » mais compte tenu du passé de cette industrie « il est très important d’avoir des études indépendantes qui contrôlent leurs résultats et leurs produits », à coté de lui, Jacques Le Houezec acquiesce.

Gerry Stimson, l’organisateur de l’événement, satisfait du succès croissant de ce rendez-vous annuel, se félicite que 70 vapoteurs présents aient décidé de collaborer ensemble sur les questions internationales et notamment la prochaine réunion de l’OMS, le “COP7” qui devrait examiner, selon des fuites, un rapport sur la cigarette électronique.

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